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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 05:29

http://tsampa.equita.free.fr/tibetaines.html

Traduction de Women's rights, violation in Tibet, édité par le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy. Novembre 2000.

Les droits fondamentaux des femmes tibétaines sont aujourd'hui encore bafoués, à un niveau politique, culturel, économique, social et physique. Des femmes tibétaines, dont très souvent des nonnes, sont toujours arrêtées de façon arbitaire pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d'opinion et d'expression : elles subissent alors des mauvais traitements et des tortures en prison. Les Tibétaines sont également victimes de stérilisations, d'avortements et de contraception forcés.
La Chine a pourtant ratifié la Convention de l'ONU sur l'Élimination de toutes les Formes de Discriminations Contre les Femmes, en 1980. Les législations internes à la Chine et ses obligations internationales ont échoué à faire respecter les droits des femmes tibétaines au Tibet. Dans les faits, le gouvernement chinois maintient toujours une politique planifiée et systématique de discrimination et de violence contre les femmes tibétaines.

LES FEMMES EMPRISONNÉES

Les femmes tibétaines ont toujours joué un rôle actif en faveur de la promotion et la protection des droits de la personne et de la liberté. Depuis l'occupation chinoise au Tibet en 1959, des femmes, et tout particulièrement des nonnes, dirigent de nombreuses actions pacifiques, visant à mettre fin à la répression chinoise.
26% des détenu-e-s politiques des prisons chinoises au Tibet sont des femmes. En décembre 1999, le chiffre reconnu des prisonnier-e-s politiques était de 615, dont un total de 162 femmes. 80% des femmes détenues sont des nonnes.

Les conditions de vie des femmes en prison sont largement en dessous des normes internationales minimales concernant la détention d'êtres humains. Les femmes n'ont accès à aucune hygiène particulière lors de leurs règles, et elles ne sont pas autorisées à se laver pendant de longues périodes. Elles sont obligées d'effectuer de lourdes tâches, des exercices très durs, et elles subissent d'autres formes de tortures psychologiques et physiques.
Résistant malgré la torture, les femmes tibétaines continuent à manifester leur opposition aux autorités chinoises durant leur emprisonnement.
Les 1er mai (Journée du Travail) et 4 mai (Journée de la Jeunesse) 1998, les détenu-e-s de la prison de Drapchi ont manifesté leur contestation lors de l'appel à la cérémonie de levé de drapeau. Les manifestants ont immédiatement été encerclés par les forces armées de la police et ont été battus, ainsi que les nonnes détenues qui s'étaient jointes au mouvement. La cérémonie a été stoppée et toutes les nonnes de l'unité 3, soit une centaine au total, ont été blessées. Beaucoup saignaient. Les autorités ont sélectionné au hasard 20 nonnes et les ont placées en isolement total, trois nonnes supplémentaires ont vu leur condamnation s'alourdir, les autres ont été placées en isolement pour sept mois.

Ngawang Sangdrol est la détenue politique la plus ancienne au Tibet. Elle purge actuellement une peine de 21 ans à la prison de Drapchi. Elle a été arrêtée la première fois à l'âge de 10 ans, pour avoir participé à une manifestation indépendantiste en 1987. Pour cela, elle a été détenue 15 jours. Elle a de nouveau été arrêtée le 28 août 1990 à l'âge de 13 ans, et elle a été détenue pendant neuf mois. Sa peine actuelle date du 17 juin 1992, lorsqu'elle a été arrêtée en train d'essayer d'impulser une manifestation pro-indépendantise à Lhasa. Sa peine a été rallongée à trois reprises : en juin 1993, en juin 1996 et en octobre 1998, après le mouvement de protestation mené à la prison de Drapchi. Elle a alors été particulièrement victime de mauvais traitements et d'un placement en isolement. Son état de santé serait extrêmement affaibli.

LES MAUVAIS TRAITEMENTS ENVERS LES FEMMES

Des publications éditées par des associations, dont le Tibet Information Network, ont particulièrement étudié la situation des Tibétain-e-s dans les prisons chinoises. Il ressort que " le taux auquel les prisonniers politiques tibétains décèdent en détention, ou peu de temps après leur libération mais comme étant le résultat de leur détention, est en augmentation. Les femmes prisonnières politiques, parculièrement celles détenues à la prison de Drapchi à Lhasa, sont particulièrement exposées. Le taux de mortalité avoisine 5%, ou 1 pour 20. "

Choeying Kunsang, arrivée du Tibet en avril 2000, a établi une liste exhaustive de la situation à la prison de Drapchi, suite au mouvement de mai 1998. Son témoignage comprend des détails sur les mauvais traitements, les violences sexuelles, les confinements à l'isolement pour des durées de 7 mois, les séances d'" exercices " et les cas de torture à mort. Son témoignage inclut également des informations générales sur les violences sexuelles envers les femmes à la prison de Drapchi. Ces informations sont accréditées par la large part qu'elles occupent dans les témoignages et les rapports établis sur une longue période. Selon ces rapports, des méthodes employées incluent : dénuement de force, application de chocs électriques de haut voltage sur les bouts des seins et les parties sexuelles, le viol ; les autorités chinoises envoient également à l'aide de matraques éléctriques des décharges sur les mains et les pieds, à l'intérieur de la bouche, dans le vagin et dans l'anus.

LA MORT AU BOUT DE LA TORTURE

Au cours de la réunion tenue par le Comité contre la Torture le 4 mai 2000, le représentant chinois Quio Zong Zhun a soutenu dans son intervention que " les autorités chinoises respectaient et se conformaient aux recommandations de la Convention. ". Il a affirmé que les autorités chinoises faisaient tout leur possible pour prévenir la torture et autres traitements inhumains et dégradants envers les prisonnier-e-s.
Malgré ces affirmations, les prisonnier-e-s politiques tibétain-e-s continuent de subir la torture et des traitements inhumains en prison. Les exemples suivants illustrent ce que les prisonnier-e-s politiques tibétain-e-s, et particulièrement les femmes, subissent comme torture dans les prisons chinoises officielles, parfois jusqu'à la mort.

Dekyi Yangzom (Drupkyi Pema) était une nonne âgée de 21 ans, vivant à la nonnerie Nyemo Dowa Choten. En février 1995, elle a été arrêtée et condamnée à quatre ans de prison pour avoir participé à une manifestation pour l'indépendance, à Lhasa. Yangzom a été sauvagement battue une semaine après son incarcération en mai 1998 à la prison de Drapchi. Les autorités lui ont appliqué des décharges électriques sur la poitrine, dans la bouche et les parties génitales. Son visage est devenu bleu et noir. Elle pouvait à peine parler. Pourtant, le jour suivant elle a dû rejoindre les autres et, comme eux, elle fut obligée de se tenir debout en plein soleil, de sept heures du matin jusqu'à huit heures du soir. Yangzom, ainsi que d'autres détenu-e-s , fut forcée de tenir du papier journal entre les jambes et sous les aisselles et de maintenair en équilibre sur sa tête un récipient plein d'eau. Beaucoup de détenu-e-s se sont évanoui-e-s mais il fut interdit de leur porter secours. Le 13 mai 1998, Yangzom manquait à l'appel, ainsi que d'autres nonnes. Plus tard, elle fut déclarée morte, mais si les autorités chinoises ont déclaré qu'elle s'était suicidée, il est clair qu'elle est morte suite aux tortures qu'elle a subies. Des cas similaires sont ceux de Tashi Lhamo, Tsultrim Sangmo, Lobsang Wangmo et Kundol Yonten, qui sont décédées des conséquences directes d'actes de violence.

L'INTERDICTION DES PRATIQUES RELIGIEUSES

La répression chinoise envers la liberté de pratiquer la religion au Tibet infige aux nonnes tibétaines des formes diverses de harcèlement. Au cours de la première moitié de l'année 2000, de nombreuses arrestations et détentions de nonnes sont rapportées. Les expulsions des insitutions religieuses sont toujours des pratiques courantes, et la présence continue des " équipes de travail " dans les nonneries laisse deviner que beaucoup de nonnes sont toujours victimes de harcèlement. Le nombre de nonnes a également été réduit par la fermeture de nonneries.
Le US State Department, dans son Rapport annuel sur les droits humains de 1999, publié en février 2000, note que " Les bouddhistes tibétains… subissent une pression croissante tandis que le gouvernement met un frein aux activités dissidentes ou 'séparatistes'. " Ce rapport explique que le gouvernement chinois " répand et intensifie sa continuelle 'campagne patriotique d'éducation' dans le but de contrôler les monastères et d'en exclure les fidèles au Dalai lama. "
Toujours selon ce Rapport, des programmes obligatoires de " rééducation patriotique " consistent à confondre les " traîtres " en les forçant à signer une dénonciation contre le Dalai lama et le Panchen lama reconnu par le Dalai lama, et à leur interdire de posséder une photo d'aucun d'eux. Ces programmes incluent également la reconnaissance envers l'unité de la mère patrie et le rejet de l'indépendance du Tibet. Ces campagnes de " rééducation " durent fréquemment plusieurs mois, et toutes les nonnes qui n'y adhèrent pas sont exclues de leur monastère.

Ngawang Dechen, arrivée au Népal en mars 2000, était nonne au monastère de Rakor à Toelung County. Avec les 82 nonnes restantes, elle a été exclue de son monastère au cours d'une campagne chinoise de " rééducation patriotique ". La nonnerie a été fermée à cause de la résistance de ces nonnes aux " équipes de travail " ayant pour objectif la dénonciation du Dalai lama. Selon Dechen, les nonnes ne sont pas autorisées à rejoindre une autre nonnerie et se retrouvent dans la totale incapacité d'exercer leur religion à cause de leur expulsion.

LE CONTRÔLE OBLIGATOIRE DES NAISSANCES

La politique chinoise concernant le transfert des populations et le contrôle des naissances est assimilée à une tentative de génocide en vue d'exterminer le peuple tibétain. La situation générée par cette politique organisée et systématique se manifeste par des discriminations et des violences envers les femmes tibétaines.
" Les paysans et les bergers tibétains de la Région autonome du Tibet peuvent avoir autant d'enfants qu'ils le désirent "
, stipule pourtant la National Minority Policy (politique envers les minorités nationales) de Chine (septembre 1999).
Contrairement aux lois internationales et nationales garantissant aux femmes tibétaines leur droit de reproduction, le gouvernement chinois mène une politique illégale de discrimination ayant pour objectif de réduire la population tibétaine.
" Il est nécessaire de stériliser de force les couples qui n'ont pas su se faire stériliser ni utiliser de méthodes contraceptives. " extrait de Politics and Law Tribune, pp. 89-93 (Beijing, avril 1993).
Le docteur Blake Kerr, dans un discours sur " Des réponses à l'encontre des femmes et des jeunes au Tibet " en 1993, a rapporté que dans les hôpitaux de Lhasa les avortements étaient pratiqués jusqu'au neuvième mois par injection chimique de " levanor ", une substance qui est inconnue dans les pays occidentaux. Il a confirmé que des infanticides étaient excercés dans les hopitaux en vue de contrôler la population. Le docteur Kerr a qualifié de " politiques de génocide " celles qui concernaient le contrôle des naissances au Tibet.
Le Planning familial reste une des grandes priorités de l'agenda gouvernemental chinois au Tibet. Des rapports font toujours état de deux enfants maximum par couple tibétain, au cours de la première moitié de l'année 2000. Le gouvernement chinois tente constamment de dissimuler ses violations derrière des chiffres impressionnants et divers programmes soi-disant favorables aux femmes.
L'imposition de quotas a pour objectif de restreindre le nombre des naissances, et toute famille qui dépasse les quotas donnés doit faire face à des discriminations et à des amendes élevées. Un enfant né en dehors des quotas est généralement officiellement considéré comme une " non-personne ". Il n'est pas enregistré et, en conséquent, ses besoins minimums vitaux ne sont pas pris en considération, comme l'alimentation, les cartes de rationnement, l'enseignement, ou les allocations auxquelles il aurait eu droit pendant sa vie.
Si une femme tombe enceinte alors qu'elle a déjà atteint le quota de naissances, elle subit de violentes pressions pour avorter tout au long de sa grossesse. En cas de résistance, elle peut être stérilisée de force après la naissance.
Les procédés d'avortement et de contraception envers les femmes Tibétaines sont pratiqués dans des conditions mettant en danger la santé des femmes. Ils se déroulent dans des endroits non adaptés, sans suivi médical, ni médication. En raison de ces " négligences ", de nombreux décès post-opératoires ont lieu. Généralement, l'opération comprend une stérilisation définitive ou la mise en place d'une contraception à long terme. La forme la plus commune de contraception est la mise en place d'un dispositif intra-utérin (IUD) accompagné d'une injection censée être efficace pour environ trois ans, ou encore le " Norplant ", c'est-à-dire un implant effectué dans le bras qui libère des hormones anti-ovulation plusieurs années. La peur d'être stérilisée et le manque d'informations sur la nature des produits découragent de nombreuses femmes à être par ailleurs médicalement suivies pour leur santé générale.

Khando Kyi, qui est arrivée en Inde à la fin du mois de mai 2000, occupait précédemment un poste officiel au Planning Familial du département d'Akham Township. Ses responsabilités comprenaient la direction et la sensibilisation envers la politique de contrôle des naissances, et elle a rapporté de nombreux détails sur les familles qui dépassaient le nombre maximum autorisé d'enfants. Elle indique que ce nombre était de trois enfants pour les familles paysannes et de nomades, et que celles qui dépassaient cette limite devaient payer une amende de 3 000 yuan (environ 420e). Des amendes ont également été notifiées à propos de l'espacement des naissances : si un second enfant naît moins de trois ans après le premier enfant, la famille doit payer 80 yuan.

Les femmes tibétaines ont toujours joué un rôle actif en faveur de la promotion et la protection des droits de la personne et de la liberté. Depuis l'occupation chinoise au Tibet en 1959, des femmes, et tout particulièrement des nonnes, dirigent de nombreuses actions pacifiques visant à mettre fin à la répression chinoise.
En 1999, on dénombrait plus de 615 prisonnier-e-s politiques au Tibet, dont 62 avaient passé plusieurs années en prison. Leurs crimes : détenir une photo du Dalaï Lama, agiter le drapeau national tibétain, s'écrier " Tibet libre " lors d'une manifestation pacifique ou publiquement, coller des affiches en faveur du Tibet sur les murs, traduire en tibétain la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, ou tout simplement parler de la situation des droits humains au Tibet à des touristes ou à des journalistes. Actuellement, environ 135 000 tibétain-e-s sont réfugié-e-s dans le monde : 100 000 en Inde, 15 000 au Népal, 1 500 au Bhoutan, 2 300 en Suisse, 2 000 aux USA et au Canada, 100 en Grande Bretagne, 200 en France.


Photos et illustrations :

des femmes tibétaines se baillonent symboliquement pour dénoncer le silence qui leur est imposé, lors de la Quatrième conférence des nations unies sur les femmes. Pékin, 1995.
réfugiée tibétaine manifestant à Dharamsala, Inde, lors de la manifestation du 12 mars commémorant le soulèvement des femmes tibétaines. Photographie de Pierre-Yves Ginet, avec son aimable autorisation.

extrait d'un dessin de Samdo, réfugiée tibétaine de 16 ans.
  

Version pdf sous forme de brochure.

 
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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 21:29

http://sandrine70.wordpress.com/2010/11/24/signez-le-manifeste-contre-le-viol/

affiche ctreviol 10La honte doit changer de camp. Le slogan est simple, clair, efficace. L’affiche et le manifeste aussi. Que nous dit la campagne lancée par Osez le féminisme, le Collectif féministe contre le viol et Mix-Cité. Tout simplement que le silence imposé aux victimes, né de la honte et de la culpabilité que leur agresseur leur a fait ressentir, doit être brisé. C’est lui le coupable. Il faut libérer la parole, permettre aux victimes (75000 femmes adultes chaque année, et c’est une estimation basse, de l’Insee) de ne plus l’être un jour. Pour cela, la campagne nous propose, à nous, les femmes, de signer le manifeste Pétition contre le viol(2), pour dire que nous sommes toutes dans le même bateau, celui aux commandes duquel est la domination masculine : un bateau qui fait que certaines ont été violées, d’autres le seront, toutes nous savons qu’un jour cela peut nous arriver à nous. Parce que le viol n’a pas de frontières sociales ou culturelles. La seule frontière sur laquelle butent les victimes, c’est bien celle du silence. Un silence qui contribue à perpétuer ce crime de masse, préparé avec les crimes sexuels commis à l’encontre des enfants, qui créeront des futures victimes et de futurs agresseurs. Un silence continué pour toutes les femmes du monde, parce que, et c’est bien ce que dénonce la campagne, c’est le verrou du système, du système de domination masculine. Tant que l’être, l’existence des femmes est niée, le plus souvent par ceux qui sont censés l’aimer, c’est sûr, elle n’a aucune chance de pouvoir vivre une vie normale.

Mais si le silence est brisé, si enfin, plus de 10% des victimes parviennent à porter plainte, si plus de 1% des agresseurs sont condamnés, si aucune femme d’abord, aucun homme aussi ne peut plus fermer les yeux, se dire indifférent à la situation, peut-être les choses pourront elles évoluer. Je me joins donc à l’appel d’Osez le féminisme, du Collectif féministe contre le viol et de Mix-Cité à toutes les femmes ou au moins le plus possible, à signer le manifeste, à tous les hommes (et femmes) à ne pas hésiter à signer la pétition qui est mise en ligne aujourd’hui.

 

J’appelle tout le monde à visiter et faire connaître le site www.contreleviol.fr pour qu’ensemble, on puisse faire reculer ce crime de masse organisé. Autre buzz facile à faire, si vous êtes sur facebook, twitter et autres réseaux sociaux avec photos de profil, télécharger la photo ci-jointe. Ainsi, vous susciterez la curiosité de celles et ceux qui se demanderont « qu’a-t-elle, qu’a-t-il signé ? ».

Et je lève mon chapeau aux organisatrices. Si nous tenons bon, sur la durée, peut-être aurons nous les moyens, enfin, de faire pression sur les pouvoirs publics, et de changer les représentations. Les objectifs de la campagne sont détaillés sur le site : plus de moyens financiers des pouvoirs publics pour la prise en charge des victimes, soutenir les associations, prise en charge des soins à 100% pour les victimes, des campagnes d’informations, une formation des professionnels, un jugement des crimes sexuels exclusivement en cour d’assises, une enquête systématiques à la suite des plaintes…

Toutes et tous, participons à la campagne contre le viol. La honte doit changer de camp !

 

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 09:26
 
MARCHE DE NUIT FEMINISTE ET NON-MIXTE
le samedi 27 NOVEMBRE 2010 à Paris
rendez-vous à 17h devant l'hôpital Tenon
rue de la Chine, 20ème arrondissement, métro Gambetta 
 
« Charmante ! », « Vous êtes seule(s) ? », « Ah vous lisez mademoiselle ? », « Vous n'avez pas peur ? », « T’es bonne tu sais.. », « Tu pourrais être canon si tu mettais une jupe ! », « Tu suces ? », « Pour qui tu te prends, salope ! », « Tu n’es qu’une sale gouine ! », « Laquelle fait l’homme ? », « C’est il ou elle ? », « Les gens comme toi ne devraient pas exister ! »  
 
feminismePelotées dans le métro, suivies et insultées dans la rue, nous sommes considérées, jugées et jaugées comme un morceau de viande.
 
NON, les violences n’ont pas d’heure et elles sont partout : dans les maisons, dans la rue, au travail… L’espace public (métro-bus, parcs, bars, rues) soi-disant neutre, est recouvert de pubs de magazines, d’affiches, banalisant la culture du viol.
 
Les agressions masculines sont cause de mort, d’invalidité, de handicaps pour les femmes du monde entier. La violence des hommes contre les filles, les femmes, les lesbiennes et les femmes trans frappe tous les milieux sociaux, toutes les cultures, tous les pays et toutes les religions.
 
Nous dénonçons les violences spécifiques faites aux lesbiennes parce qu’elles s’aiment, affirment leur existence, se réapproprient les espaces, échappent au contrôle des hommes.
 
Nous voulons être libres de circuler de jour comme de nuit. Liberté et autonomie pour toutes !
 
Nous marcherons contre toutes les violences patriarcales dans l’espace public comme dans l’espace privé. L'agresseur ne sonne pas, il a la clé. L'espace conjugal et familial reste le lieu privilégié de toutes les maltraitances.
 
Nous marcherons contre tous les interdits qu’on finit par trouver normaux et contre toutes ces normes (des normes esthétiques et de l'obligation à la sexualité et au plaisir après leur interdiction pendant des siècles,à la contrainte à la maternité et à l’hétérosexualité) qui nous étouffent. « La libre disposition de notre corps » s’est transformée en « libre exploitation de notre corps ».
 
Nous marcherons pour transformer nos peurs en rage, en lutte, en force. Nous refusons la récupération de nos luttes par les partis à des fins racistes, sécuritaires, électorales et de contrôle social. Nous sommes contre la stigmatisation et l’exclusion des femmes voilées, et soutenons celles qui refusent le voile imposé. Nous sommes contre la loi sur le racolage passif qui criminalise les prostituées et les rejette vers la périphérie et les met en danger. Nous sommes contre les vidéos-surveillances, la rétention de sûreté, les contrôles au faciès. 
 
Nous refusons un état qui rafle et qui expulse les femmes sans papières.
 
Nous marcherons contre l’économie capitaliste qui écrase d’abord les femmes (bas salaires, CDD, temps partiels imposés). Nous ne voulons pas d’un monde où l’on doit choisir entre rêver d’être patronne et souffrir d’être exploitée.
 
Nous reprendrons l’espace public sans drapeaux ni partis. 

Nous sommes libres de dire NON.
Autonomie et résistance ! Fortes et fières, Solidaires et en colère !
Nous prenons la rue et la parole pour affirmer : Filles, femmes, femmes trans, lesbiennes et féministes,
La liberté de décider de nos vies partout et toujours !
Marchons la nuit, pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !

Affiche afficheA3couleur
Cliquez dessus pour l'agrandir

 
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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 17:20

http://www.demosphere.eu/node/19671

Attention: cette manifestation est bien maintenue. Elle convergera avec la manifestations retraites. Plus de précisions à venir.

Place d'Italie (métro Place d'Italie) à 14 heures.

 

Manifestation nationale à Paris pour défendre le droit des femmes à disposer de leur corps

Avorter est un droit !

Mobilisons-nous toutes et tous pour le défendre

1290265L'avortement est un droit fondamental des femmes gagné de haute lutte !

Droit à l'IVG menacé

Le droit à l'avortement est une liberté fondamentale pour les femmes. La liberté de disposer de son corps permet de faire ses propres choix de vie ; c'est un pas vers l'autonomie, c'est permettre aux femmes d'exister autrement qu'en tant que mères.

De 1975 à 2001, le droit à disposer de son corps n'a fait que progresser, grâce aux luttes menées par les femmes :

  • 1975, loi Veil : les femmes obtiennent l'autorisation d'avorter.
  • 1982 : les femmes obtiennent le remboursement de l'avortement.
  • 2001, loi Aubry : les femmes obtiennent l'allongement du délai de 10 à 12 semaines, la suppression de l'obligation de l'autorisation parentale pour les mineures, la suppression de l'entretien préalable obligatoire, et la possibilité de choisir la technique d'avortement.

On pouvait donc penser qu'en 2001 le droit à l'avortement était enfin acquis !

Mais 9 ans plus tard, rien n'est acquis !

La loi de 2001 n'a jamais été appliquée dans son intégralité

La loi de 2001 représente une réelle avancée, mais elle est mal appliquée.
Certains établissements n'accueillent pas les femmes jusqu'à 12 semaines de grossesse. D'autres multiplient les obstacles à la prise en charge des mineures. Les femmes sans couverture sociale peuvent être obligées de fournir un chèque de caution. Les délais d'attente pour un avortement peuvent dépasser 3 semaines.

L'obligation des établissements publics d'organiser la pratique des avortements n'est pas respectée, alors qu'ils y sont tenus depuis 1979 : il n'existe aucune mesure contraignante ou incitative.

Les médecins pratiquant les avortements ne sont pas, dans la plupart des cas, remplacés quand ils partent ou prennent leur retraite : c'est l'occasion pour les directions d'établissements de restreindre ou d'arrêter la pratique de l'avortement.

Début 2010, l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a dénoncé cette situation.

document au format PDF:

La loi Bachelot enterre l'hôpital public et l'avortement avec

La loi Bachelot restructure la santé publique avec pour seul objectif, la rentabilité économique.

  • Les établissements de santé sont regroupés, avec pour conséquence la fermeture d'hôpitaux de proximité, la fermeture de maternités, ou encore la fermeture de centres d'interruption volontaire de grossesse (IVG).
  • La tarification à l'activité, nouvelle méthode de financement des hôpitaux, incite les établissements à limiter ou à arrêter les actes chirurgicaux estimés non rentables, notamment la pratique des IVG.
  • A chaque fermeture d'hôpital ou de services, les restructurations sont organisées avec perte de personnels soignants, concentration des activités, « travail à la chaîne ».

Cette politique est un recul considérable pour le droit des femmes à disposer de leur corps. C'est inacceptable.

Plus d'informations sur ce site : http://mobilisationavortementnov2010.over-blog.com/

Source : http://www.convergence-sp.org/spip.php?article1291

Source : http://mobilisationavortementnov2010.over-blog.com/pages/avorter-est-un-droit-le-tract-3385089.html

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Manifestation nationale pour défendre le droit à l'avortement

Le Collectif National Droits des Femmes, le Mouvement Français pour le Planning Familial et l'ANCIC (Association Nationale des Centres d'Interruption de grossesse et de Contraception) appellent toutes celles et deux qui sont attachés au droit des femmes à disposer de leur corps à manifester à Paris

RDV le samedi 6 novembre, à Paris

Plus d'informations prochainement sur http://osezlefeminisme.fr

Source : http://osezlefeminisme.fr/evenement/611-manifestation-nationale-pour-defendre-le-droit-a-lavortement

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Manifestation nationale pour le droit à l'avortement - Paris

Avorter est un droit !

Mobilisons-nous toutes et tous pour le défendre Le droit à l'avortement est une liberté fondamentale pour les femmes. La liberté de disposer de son corps permet de faire ses propres choix de vie ; c'est un pas vers l'autonomie, c'est permettre aux femmes d'exister autrement qu'en tant que mères.

De 1975 à 2001, le droit à disposer de son corps n'a fait que progresser, grâce aux luttes menées par les femmes :

  • 1975, loi Veil : les femmes obtiennent l'autorisation d'avorter.
  • 1982 : les femmes obtiennent le remboursement de l'avortement.
  • 2001, loi Aubry : les femmes obtiennent l'allongement du délai de 10 à 12 semaines, la suppression de l'obligation de l'autorisation parentale pour les mineures, la suppression de l'entretien préalable obligatoire, et la possibilité de choisir la technique d'avortement.

L'avortement est un droit fondamental des femmes gagné de haute lutte !

On pouvait donc penser qu'en 2001 le droit à l'avortement était enfin acquis !

Mais 9 ans plus tard, rien n'est acquis !

La loi de 2001 n'a jamais été appliquée dans son intégralité
La loi Bachelot enterre l'hôpital public et l'avortement avec
Cette politique est un recul considérable pour le droit des femmes à disposer de leur corps. C'est inacceptable.

Mobilisation nationale

6 novembre 2010 à Paris RDV Place d'Italie à 14h

Premiers signataires: Ac !, Al, Anef, Assemblée Des Femmes, Association Droits Des Femmes Xxe, Atalante Vidéos, Attac, Chiennes De Garde, Cgt, Cndf, Coordination FranÇAise Du Lobby Européen Des Femmes, Collectif Féminin-Masculin De Vitry, Collectif De Pratiques Et Réflexions Féministes « Ruptures », Collectif National Contre Les Franchises, Collectif Pour La Réouverture Du Civg À Tenon, Convergence Services Publics, Coordination Des Comités De Défense Des HÔPitaux Et Maternités De Proximité, Coordination FranÇAise De La Marche Mondiale Des Femmes, Coordination Lesbienne En France, Cqfd-Fierté Lesbienne, Dal, Encore Féministes ! Europe Écologie-Les Verts, Fase, Fdfa, Fédération Santé Action Sociale Cgt, Fédération Sud Santé Sociaux, Féminisme Enjeux-ThéÂTre De L'Opprimé, Femmes Égalité, Femmes En Noir, Femmes Libres-Radio Libertaire, Femmes Solidaires, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Fondation Copernic, Fsu, Gauche Unitaire, Intersyndicale Sdfe, Ligue Des Femmes Iraniennes Pour La Démocratie, Ldh, Les Alternatifs, Lmde, Lo, Maison Des Babayagas, Maison Des Femmes De Montreuil, Maison Des Femmes De Paris, Marches Européennes, Mix-Cité Paris, Mrap, No Vox, Npa, Osez Le Feminisme !, Pcf, Pg, Pluri-Elles Algérie, Ps, Rajfire, Réseau Féministe « Ruptures », Résistance Sociale, Sos Femmes Alternative, Unef, Unl, Union Syndicale Solidaires.

  Manifestation au Canada

 

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 22:34

http://teteshautesregardsdroits.wordpress.com/2010/10/26/je-denonce-et-je-dis-non-pouvoir-aux-femmes-et-aux-filles/#more-2910

 

1427487 3 f3cb des-congolaises-defilent-contre-les-violence

17 octobre 2010 : « Des milliers de congolaises défilent contre les violences sexuelles »  

 

Des milliers de femmes congolaises ont défilé dimanche 17 octobre à Bukavu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) contre les violences sexuelles. Venues de plusieurs provinces de la RDC, principalement celle du Sud-Kivu, dont Bukavu est le chef-lieu, 1 700 déléguées, dont 200 venues de 43 pays, ont participé au défilé dans une ambiance joyeuse et colorée.

 

Le défilé était emmené par Olive Lembe Kabila, la femme du président de la RDC, Joseph Kabila. Sur des nombreuses banderoles ou pancartes on pouvait lire notamment :« Non au viol comme arme de guerre », « Non au terrorisme sexuel », « Je dénonce et je dis non », « Pouvoir aux femmes et aux filles ».

A l’appel du mouvement féministe international et altermondialiste la Marche mondiale des femmes (MMF), cette manifestation clôturait une semaine de forum et de discussions sur les thèmes de la paix et la démilitarisation, les violences envers les femmes ou encore le travail et l’autonomie économique des femmes. « Venir ici était important car la violence envers les femmes est utilisée de façon systématique comme une arme de guerre », a déclaré Miriam Nobre, membre de la MMF et responsable de la marche à Bukavu.

« Cela fait des années qu’on se bat, et là on a l’impression que la communauté internationale s’intéresse vraiment à nos problèmes », s’est réjouie de son côté le docteur Nene Rukunghu, médecin à l’hôpital de Panzi à Bukavu, où sont soignées les femmes victimes de viols. « Il faut lutter contre l’impunité, que les auteurs des viols soient punis, pour que la femme retrouve sa dignité. Malgré ce qu’elles subissent, les femmes congolaises sont fortes et capables de se relever », a-t-elle ajouté.

Selon l’ONU, plus de 15 000 femmes sont été violées en 2009 dans l’est de la RDC, une région instable où des groupes armés étrangers et congolais encore actifs et aussi des soldats nationaux sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre les civils.

 

source

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 18:52

http://paris.indymedia.org/spip.php?article3229

Attention, débat et rassemblement annulés pour cause de manifestation pour les retraites !

La lutte pour l’accès à l’IVG n’est pas finie ! patriarcat2 

L’avortement : un droit attaqué par les lobbys de l’ordre moral

Voilà maintenant 20 ans qu’est organisée la « Marche pour la vie » à l’initiative de Renaissance Catholique. Cette structure est la vitrine civile de l’intégrisme catholique et s’associe à l’occasion aux représentants de l’extrême droite politique (FN, Action Française, Renouveau Français et même, fut un temps, Identitaires) pour organiser une procession qui remet en cause le droit à l’avortement et à la contraception. Dans le cadre de la recomposition de l’extrême droite, ce courant politico religieux mobilise régulièrement ses troupes à travers le territoire en s’appuyant sur des réseaux bien établis (écoles propageant une idéologie raciste comme à Bordeaux, scoutisme, œuvres caritatives, groupuscules paramilitaires, …). Ce regain d‘activité s’alimente des prises de position de l’église catholique réaffirmées par Benoît XVI sur l’avortement. Ces fous de dieu condamnent pèle mêle la contraception, l’éducation sexuelle dans les écoles, ou l’homosexualité et prêchent l’abandon de la capote dans des pays du tiers-monde où le Sida fait des ravages… Les agressions ou perturbations des initiatives pour les droits des femmes ou des minorités sexuelles notamment les « Kiss in » ou les gay pride se sont multipliés ces derniers mois.

L’avortement : un droit menacé par le Profit

Parallèlement, les pouvoirs publics mènent une casse méthodique des services publics. Aucun secteur n’est épargné. La marchandisation de la santé est actuellement à l’œuvre. Pour le gouvernement et l’administration hospitalière, il s’agit de rentabiliser l’hôpital en opérant des regroupements de structures qui se traduisent par des restrictions budgétaires, des économies de moyens et de personnel (3500 emplois en moins d’ici 2012 !), au détriment de notre santé. Par ricochet, cette gestion libérale touche de plein fouet les centres de planning et d’IVG, considérés comme non rentables ! A Paris trois centres IVG ont fermé en 2009, un quatrième est menacé. Le délai d’attente est de 3 semaines pour que les femmes puissent faire pratiquer un avortement. La fermeture des centres d’IVG est une mesure lourde de conséquences. C’est un déni de la loi de 1979 qui impose un Centre dans chaque hôpital public. C’est le renoncement au rôle des hôpitaux publics d’offrir des services de proximité. C’est une atteinte grave au droit des femmes de choisir d’avoir un enfant ou non. Chaque année, environ 5000 femmes dépassent le délai légal et doivent être opérées à l’étranger. Le 6 novembre une manifestation nationale contre la fermeture des CIVG est organisée, cette initiative antifasciste & féministe s’inscrit dans cette dynamique de lutte contre la casse des services publics.

CONTRE LE DÉMANTÈLEMENT DES CIVG & LES PARADES DES INTÉGRISTES DE TOUTES OBÉDIENCES MOBILISONS-NOUS !

Contraception, avortement, libres, gratuits et accessibles !

Premiers signataires : ACT UP PARIS, AFA, AL, CNT, FA, Ras l’front-MLV, SCALP, les TumulTueuses…

 

SAMEDI 16 OCTOBRE 2010

13h30 : DÉBAT "L’IVG en danger ?"

à la bourse du travail de Paris - Métro République avec une militante du planning familial et Christian Terras, directeur de la rédaction de Golias

18h : RASSEMBLEMENT SUR LE PARVIS DE NOTRE DAME - Métro Cité

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 21:31
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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 14:10

http://pelenop.fr/?p=596

 

Hymne des femmes

Nous qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire
Depuis la nuit des temps, les femmes
Nous sommes le continent noir.

Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !

Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées
Dans toutes les maisons, les femmes
Hors du monde reléguées.

Seules dans notre malheur, les femmes
L’une de l’autre ignorée
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos sœurs séparées.

Reconnaissons-nous, les femmes
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes
Ensemble, Révoltons-nous !

Le temps de la colère, les femmes

Notre temps, est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers !

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 18:23

Ce texte est également disponible en version pdf sous forme de brochure avec  "Comment des êtres humains ont été métamorphosés en homme et en femmes".

 

L’hétérosexualité et l’homosexualité sont des catégories culturelles, injustifiables avec des arguments biologiques. L’hétérosexualité dominante est un fait de culture, une hétérosexualité forcée. Dans Le comportement sexuel de la femme, Kinsey nous dit déjà à quel point elle ne savait se justifier par nature.

"On n’insiste jamais assez sur le fait que le comportement de tout être vivant dépend des stimuli qu’il rencontre, de ses possibilités anatomiques et physiologiques, de ses premières expériences. Sans avoir été marqué par des expériences antérieures, un animal devrait réagir de façon identique à des stimuli identiques, que ces stimuli proviennent de son propre corps, d’un autre individu du même sexe ou d’un individu du sexe opposé.
Il est aberrant de classifier le comportement sexuel en onanisme, hétérosexualité et homosexualité, pour établir par là trois types de réactions ou que des individus visent ou pratiquent une activité sexuelle à l’exclusion des autres. L’anatomie ou la physiologie des réactions sexuelles et de l’orgasme ne nous apprennent pas en quoi diffèrent les réactions propres à l’onanisme, l’hétérosexualité et l’homosexualité.
La seule valeur de ces termes, c’est qu’ils nous renseignent sur l’origine du stimulus sexuel ; toutefois, ils ne devraient pas servir à caractériser les personnes réagissant à ces différents stimuli. Nous aurions les idées plus nettes si nous les faisions complètement disparaître de notre vocabulaire. Nous pourrions nous contenter de dire que des relations sexuelles entre êtres humains ont lieu soit entre un homme et une femme, soit entre deux femmes, soit entre deux hommes, ce qui reviendrait à exposer les faits de façon bien plus objective. ”

Dans une société où la procréation n’est plus le but premier des rapports sexuels, l’homosexualité devrait être aussi naturelle à l’épanouissement des êtres que l’hétérosexualité ou l’auto-érotisme. Et s’il n’en est pas ainsi, c’est pour des raisons politiques. Car enfin, seule une hétérosexualité promue au rang de dogme peut assurer aux hommes le monopole sexuel - sous prétexte de la "petite différence"  : ainsi se gouverne le monde des hommes où les femmes se retrouvent entièrement dépendantes, exploitées sans merci, dans leur vie privée, comme partout ailleurs.

L’amour est la clef de cette dépendance.

C’est au nom de l’amour que les femmes lavent les chemises des hommes, qu’elles élèvent seules leurs enfants, qu’elles consolent et encouragent leur mari dans ses problèmes professionnels. Leur abnégation finit par les rendre schizophrènes (comme Rita L., devenue schizophrène une fois que son mari l’a quittée, sa seule raison d’être. A la question, mais pourquoi s’est-elle tant dévouée pour lui, elle répond : "Par amour").

C’est au nom de l’amour que les femmes sont exploitées. Dans ces conditions, la sexualité n’est pas une affaire privée mais politique. Quant à l’hétérosexualité exclusive, c’est l’instrument décisif du pouvoir des hommes dans la lutte des sexes. Contre cette situation, on peut et on doit affirmer qu’il y a une alternative. Quand l’amour des femmes ne sera plus un privilège naturel des hommes, il faudra qu’ils fassent un effort. Et pour tenir le coup, il faudrait qu’ils révisent leur position. Mais "jouer les simples bouche-trous" (Christa), ça ne marche plus. C’est pour cette seule et unique raison qu’ils se cramponnent tant à leur petite différence.

Ecoutons deux féministes américaines :

Dans son analyse les rapports de pouvoir entre les sexes "Réflexion sur la libération de la femme", publiée dans Les temps modernes en 1972, Susan Sonntag écrit : "Si nous ne voulons pas que la libération sexuelle se révèle vouée à l’échec, nous devons nous-mêmes redéfinir la sexualité. Car ni les rapports sexuels en soi ni les aventures à la chaîne ne nous satisfont. En ce domaine, une éthique vraiment libératrice doit rejeter le dogme du moment de l’hétérosexualité. Une société non répressive, une société où les femmes et les hommes sont subjectivement et objectivement égaux sera obligatoirement une société bisexuée, androgyne."

Et Shulamith Firestone, dans son livre Libération de la femme et révolution sexuelle, relie le problème de la sexualité à la lutte des classes, et déclare : "De même que la révolution socialiste vise non seulement à abolir les privilèges des classes, mais aussi à supprimer les différences qui les fondent, la révolution féministe, elle, ne doit pas seulement viser à supprimer les privilèges des hommes, mais à supprimer la différence des sexes elle-même : les différences proprement sexuelles n’auraient alors plus la moindre conséquence sociale. (Ce serait le retour à une pansexualité spontanée - la "perversion polymorphe" de Freud - qui remplacerait alors l’homo-, l’hétéro- et la bisexualité.)"

Comme ce raisonnement provoque encore bien des angoisses de castration et bien des réactions hystériques chez les hommes, et comme il n’est pas encore très répandu, je tiens à préciser :

Cela signifierait que les individus se définiraient d’abord comme des êtres humains et ensuite seulement comme hommes ou femmes. L’anatomie ne serait plus un destin. Les femmes et les hommes ne seraient plus forcés de jouer un rôle, l’obsession de la virilité serait aussi dénuée de sens que le complexe de féminité. La division du travail et l’exploitation propre à chaque sexe prendraient fin. Seule la maternité biologique resterait l’affaire des femmes, mais la maternité sociale (c’est-à-dire l’éducation des enfants) serait aussi bien l’affaire des hommes que des femmes. La vie des hommes et des femmes ne se réglerait plus sur la contrainte des rôles, mais sur les besoins et les goûts de chacune et de chacun (chacun pourrait se montrer passif ou actif, à son gré). Les individus communiqueraient entre eux, aussi librement qu’ils le voudraient et suivant leurs besoins et leurs désirs (sexuels compris), - sans qu’il soit tenu compte de l’âge, de la race et du sexe (il n’y aurait plus de classes dans cette société libérée). Utopie qui ne se réalisera qu’après-demain sans doute, mais buts et perspectives qu’ici et maintenant nous ne devons pas perdre de vue, car ils sont appelés à déterminer nos actes.

Je résume ma thèse sur l’importance de la sexualité dans l’oppression et la libération des femmes (et des hommes) :

1. Les relations hommes/femmes sont - indépendamment de la volonté dé l’individu isolé - fonction des rapports de domination qui caractérisent cette société. Les femmes y sont des êtres inférieurs, les hommes des êtres supérieurs. Ces structures de pouvoir se reflètent dans la sexualité.

2. Les normes sexuelles dominantes, et donc les pratiques sexuelles représentent l’instrument privilégié pour établir ces rapports de force entre hommes et femmes. Les femmes n’auront de chance de devenir plus autonomes et plus indépendantes des hommes que dans la mesure ou elles ne seront plus à leur merci dans leur vie privée, dans la mesure où le dogme du primat de l’hétérosexualité pourra être remis en question. Alors et alors seulement, les femmes pourront choisir en toute liberté entre hétéro et homosexualité, mais surtout, les femmes ne doivent pas se croire obligées de mettre immédiatement en pratique de telles idées.

La simple possibilité d’une alternative, la naissance d’amitiés nouvelles entre femmes nous apportent déjà quelque liberté, et nous ouvrent d’autres horizons. Je précise qu’il ne peut et ne doit pas s’agir d’imposer de nouvelles normes. Il ne s’agit pas de forcer les femmes à devenir bisexuelles ou homosexuelles. Mais toutes doivent avoir une chance de remettre en question ce qui allait de soi jusqu’à présent.

Les femmes - c’est ce qui me semble le plus important - doivent pouvoir dire enfin leur vérité. Elles ne devraient plus se laisser intimider ni terroriser par les normes dominantes mais comprendre que leurs problèmes sont ceux de la plupart des femmes. Les femmes doivent enfin pouvoir parler de leurs angoisses, de leur dépendance, de leurs contradictions et de leurs espoirs.

Aujourd’hui, nous sommes encore loin de l’égalité des droits, les relations entre hommes et femmes sont toujours des rapports de force basés sur "la puissance" et "l’impuissance" respectives des sexes. Et aujourd’hui encore, les hommes qui sont pour la plupart les premiers à profiter de la situation actuelle, n’ont aucun intérêt à en changer (ils ne semblent d’ailleurs guère convaincus d’y gagner à long terme - notamment en tant qu’êtres humains).

Dans ces conditions toute lutte de libération des femmes devra s’attaquer directement aux privilèges des hommes, à leurs privilèges individuels comme à leurs privilèges collectifs, et cela sans épargner les maris, amants, etc. Les témoignages montrent bien dans quelle mesure la lutte des sexes est pour toute femme une lutte quotidienne.

Mais aux yeux des femmes, dans le doute et l’isolement cette lutte semble encore bien individuelle et parfois sans espoir.

Alice Schwarzer

P.S. : ce texte est extrait de la deuxième partie, "La fonction de la sexualité dans l’oppression des femmes", du livre d’Alice Schwarzer La petite différence et ses grandes conséquences, paru en 1977 aux éditions des femmes.

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 23:37

 

L’HOMOPHOBIE DANS LE MONDE DU SPORT
Un silence érigé en système

 http://www.homophobie.org/default.aspx?scheme=3881

 

fr soc rect300

Sur le plan personnel, les sportifs et les acteurs du monde du sport ne sont pas plus homophobes que toute autre personne. Toutefois, le milieu sportif est empreint d’un immense silence envers tout ce qui concerne la diversité sexuelle.

 Ce qui surprend, c’est que tout un secteur de la société semble avoir échappé à l’évolution des trente dernières années, alors que la société s’ouvrait à la différence et aux réalités des minorités sexuelles.

 Depuis toujours, le monde du sport privilégie une manière d’être et un style de vie axés sur la performance physique qui imposent des règles d’exclusion de tout ce qui ne correspond pas aux stéréotypes du milieu.

L’homophobie tire son origine d’une image stéréotypée de ce que doit être un homme et de ce que doit être une femme. Dans le monde du sport, la virilité et la féminité ne peuvent être qu’hétérosexuelles.

Or, des filles et des garçons homosexuels sont aussi attirés par les sports et souhaitent y participer ou en faire une carrière. Celles et ceux qui s’engagent dans des organisations sportives connaissent les règles du jeu : l’orientation sexuelle doit être rangée au placard et le silence est maître du jeu.

Le monde du sport doit se joindre à l’évolution de la société, mettre fin au silence qui entoure les questions relatives à l’orientation sexuelle et s’engager dans la lutte contre l’homophobie.

 http://www.homophobie.org

 

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