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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 22:18

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article5068

 

Faut-il encore rappeler combien de femmes meurent sous les coups de leur conjoints, combien de femmes sont harcelées, combien de femmes sont violées en toute impunité ?

Des violences, partout, tout le temps !

Certain-e-s pensent encore que la lutte des femmes est terminée que nous sommes dans une société « égalitaire ». Mais de quelle égalité nous parle-t-on ?

Dans le monde, les violences faites aux femmes sont aussi fréquentes que variées : drague lourde, allusions irrespectueuses au travail et dans les lieux d’étude, dans la rue et dans notre intimité, harcèlement, mariage forcé, contrôle de virginité, enfermement sous du tissu (voile intégral), lapidation pour adultère, excision et infibulation, viols (conjugaux principalement), coups, meurtres dits « passionnels » ou pour la dot…

Un reflet du patriarcat

Ces violences sont le produit direct du patriarcat, ce système fondé sur la domination des hommes sur les femmes. Un homme n’est pas violent parce qu’il perd le contrôle mais parce qu’il veut prendre le pouvoir sur une femme. Et la parole des femmes ne vaut rien ou si peu ! L’affaire « Strauss-Kahn » l’a illustré, avec un déferlement de propos sexistes.

Même la justice octroie un permis de violer, comme l’a montré récemment le verdict scandaleux du procès pour viols collectifs de Créteil. 75.000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, mais seulement 10% d’entre elles portent plainte et seuls 2% des violeurs sont condamnés.

La pornographie, la prostitution sont autant de violences banalisées et acceptées voire encouragées par la société sous le prétexte fallacieux qu’un homme a des pulsions qu’il ne peut contrôler. Dans les publicités, les femmes sont déshumanisées, « vendues » comme des objets sexuels. Les hommes peuvent alors se défouler en toute impunité. Les médias banalisent et minimisent les actes violents en les classant dans la catégorie faits divers, ou en essayant de nous faire croire que « les tournantes » (les viols collectifs) sont le fait exclusif des classes pauvres. Les hommes violents sont dans tous les milieux sociaux ! En temps de crise, les femmes, premières à être fragilisées économiquement, sont d’autant plus vulnérables face à leur conjoint ou leur patron.

La lutte des femmes est loin d’être terminée !

Tant qu’il y aura des femmes asservies, humiliées, achetées, vendues, violées et battues, nous lutterons !

- Pour une autonomie sociale et économique des femmes ! C’est dans le cadre conjugal qu’ont lieu la majorité des violences et il faut donc rendre les femmes indépendantes de leur mari. Cela passe entre autres par l’égalité salariale, la fin du temps partiel, le fait d’attacher les prestations sociales et impôts aux individus et non aux couples.
- Pour des moyens contre les violences faites aux femmes, associant éducation non sexiste, information, protection de toutes les femmes en danger, mise en place d’observatoires des violences.
- Par la solidarité et l’entraide entre les femmes, qui doivent pouvoir se défendre seules, s’organiser et agir directement contre les violences.

Le 25 novembre, Journée internationale contre les violences faites aux femmes, mobilisons-nous !

Ensemble révoltons-nous pour une société sans patriarcat !

PDF - 269.2 ko
Tract AL 25-112012

Publié le 19 novembre 2012 par Commission Antipatriarcat

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 20:36

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2012/11/18/manifestation-anti-mariage-gay-entre-incidents-et-mobilisation-decevante-civitas-rate-le-coche/

 

Cela devait être le grand rendez-vous de l'extrême droite catholique. Annoncée il y a trois mois par l'institut Civitas, mouvement intégriste proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, la "grande manifestation nationale" du dimanche 18 novembre à Paris a réuni plusieurs milliers de personnes. Une mobilisation certes importante, mais bien en deçà de celle des manifestations de la veille, appelées par une dizaine d'associations, moins marquées politiquement et qui bénéficiaient du soutien tacite des autorités catholiques. En effet, les manifs du samedi avaient, entre autres, pour but de ne pas laisser le champ libre à Civitas. Sur ce point, elles ont parfaitement rempli leur rôle.

2-4622.jpgLe défilé de Civitas "contre l'homofolie" s'est ainsi résumé à une grande réunion des familles de l'extrême droite. De l'Action Française au Mouvement national républicain (MNR, ex-formation de Bruno Mégret) en passant le Parti de la France de Carl Lang, le Renouveau Français, de la Renaissance catholique, l'Alliance Royaliste ou encore de quelques militants du GUD. L'on remarquait aussi le chanteur du groupe de rock Hotel Stella, membre du Bloc identitaire. Il y avait aussi un petit cortège d'une vingtaine  de personnes des Jeunesses nationalistes qui détonnaient fortement, avec leur look skinhead, du reste des manifestants.

Plus surprenant, plusieurs personnalités du FN avaient fait le déplacement "à titre personnel". Comme la vice-présidente du FN, Marie-Christine Arnautu, Alexandre Simonnot, Cyril Bozonnet et Jean-Marc de Lacoste-Reymondie, Gonzague Malherbe, ancien candidat à la législative de la 12e circonscription de Gironde, ainsi que quelques militants FNJ franciliens. Selon Mme Arnautu, Bruno Gollnisch et Gilbert Collard devaient aussi venir. Marine Le Pen n'a pas souhaité que le FN appelle en tant que tel à participer aux manifestations anti-mariage homosexuel. Elle a en revanche laissé la liberté à ses militants d'y aller ou pas.

M. Gollnisch avait déjà fait la manifestation du samedi, où s'étaient signalés plusieurs élus parisiens de l'UMP, comme Bernard Debré ou Claude Goasguen. Le député du Vaucluse Jacques Bompard a lui aussi fait les deux manifestations. Il était dimanche en tête du cortège.

Incidents

Les manifestants ont défilé aux abords du ministère de la famille, dans le 7e arrondissement de Paris,  scandant notamment : "Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d'hétéros", "La France veut du boulot, pas le mariage homo" et "Hollande, entends-tu, la France est dans la rue".

En marge de la manifestation de dimanche, des incidents ont eu lieu. Des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen et des journalistes, parmi lesquels Caroline Fourest, ont été pris à partie et certains "roués de coups" lors de cette manifestation. "Une dizaine de militantes des Femen avaient décidé de faire une protestation pacifique et drôle, d'arriver habillées en nonnes avec des slogans humoristiques, et quand elles se sont avancées vers les manifestants, des types les ont pris en chasse, déchaînés", a raconté Mme Fourest. "Les filles ont pris des coups dans toutes les parties du corps", ainsi que des journalistes qui les avaient filmées. Des photographes ont été "molestés", a également rapporté un photographe de l'AFP.

Le bilan pour Civitas dimanche soir est donc mitigé. Ses membres ont consacré beaucoup de moyens financiers (1 million de tracts imprimés) pour organiser une démonstration de force qui n'a pas eu lieu. C'est donc une occasion ratée pour la direction remaniée du mouvement intégriste de marquer son arrivée avec un succès.

En effet, Jean-Claude Philipot, ex-commissaire général de l'armée de terre, a été promu n°2. M. Philipot, il y a quelques années, était délégué général de Dies Irae, petite formation d'extrême droite catholique girondine dont les méthodes militarisantes connurent un certain succès médiatique. L'ancien officier d'Etat major Dominique Chrissement a pris la direction de la revue de Civitas. Il était auparavant secrétaire général du mouvement.

Alain Escada, quant à lui, est devenu président de Civitas, remplaçant le très âgé amiral François de Penfentenyo. M. Escada résume son parcours ainsi : "Né à Bruxelles, c'est là que j'ai commencé à militer. J'ai eu le privilège, très jeune, d'être formé par le lieutenant-général Emile Janssens, dernier commandant en chef de l'armée coloniale belge, puis rédacteur auprès de nombreuses publications catholiques en Europe et qui avait connu des personnalités comme Mgr Lefebvre [évêque schismatique, fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X] et Salazar [ancien dictateur portugais]."

Il faut préciser que Civitas privilégie deux canaux de recrutement : les militaires de haut rang, comme on vient de le voir, et les chefs d'entreprise.

***

En bref et en vrac

Manifestations de samedi : à Lyon, le cortège de samedi s'est caractérisé par une forte présence de militants d'extrême droite, toutes obédiences confondues. Alexandre Gabriac et ses troupes ont ainsi investi le toit de l'office de tourisme, place Bellecour. Ils ont été interpellés.

A Paris, était présent dans le cortège Camel Bechikh, président de Fils de France, qui veut s'adresser aux "Français patriotes de confession musulmane". M. Bechikh, contributeur du site de Robert Ménard, avait assisté au congrès du FN à Tours en janvier 2011. A noter aussi la présence de l'ancien cadre du FN Jean-Claude Martinez.

Manifestation de dimanche : Yvan Benedetti, président de l'Oeuvre française et mentor d'Alexandre Gabriac, a expliqué sur son compte Twitter ne pas avoir pu se rendre à la manifestation de Civitas "en raison de son contrôle judiciaire" qui lui interdirait de se rendre dans la capitale.

 

 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 14:22

http://www.tetu.com/actualites/france/virginie-despentes-repond-a-lionel-jospin-et-aux-anti-mariage-pour-tous-22503

 

Vendredi dernier, l'ancien Premier ministre réaffirmait ses réserves sur l’ouverture du mariage aux homos. L'écrivaine Virginie Despentes revient sur son argumentaire, et sur celui des anti-mariage pour tous.

 

virginie-despentes.jpg 

Invité vendredi dernier sur le plateau du Grand Journal de Canal+, Lionel Jospin est revenu sur ses réserves sur l'ouverture du mariage aux couples homos. «C'est la position de mon parti, et donc je la respecte, a commenté l'ancien Premier ministre. Ce n'était pas la mienne au départ. Ce que je pense c'est que l'idée fondamentale doit rester, pour le mariage, pour les couples et pour la vie en général, que l'humanité est structurée entre hommes et femmes.» L'écrivaine Virginie Despentes a choisi de lui répondre dans une tribune que publie TÊTU.com.

«Alors, cette semaine, c'est Lionel Jospin qui s'y colle. Il trouve qu'on n'entend pas assez de conneries comme ça, sur le mariage gay, il y va de son solo perso. Tranquille, hein, c'est sans homophobie. Il n'a pas dit qu'on avait le droit de casser du pédé ou de pourrir la vie des bébés gouines au lycée, non, juste, il tenait à signaler: attention, avec le mariage, on pousse mémé dans les orties. «L'humanité est structurée sur le rapport hommes femmes.» Juste, sans homophobie: les gouines et les pédés ne font pas vraiment partie de l'humanité. Ils ne sont pourtant pas stériles - mais comme ils ne vivent pas en couple, ce n'est pas de l'humain pur jus, pas de l'humain-humain comme l'est monsieur Jospin. Ce n'est pas super délicat pour les célibataires et les gens sans enfants, son truc, mais Jospin est comme ça: il a une idée forte de ce qu'est l'humanité, et l'humanité, c'est les femmes et les hommes qui vivent ensemble, copulent et produisent des enfants pour la patrie. C'est dommage pour les femmes, vu que, in fine, cette humanité là, c'est l'histoire de comment elles en ont pris plein la gueule pendant des millénaires, mais c'est l'humanité, que veux tu, on la changera pas. Et il faut bien l'admettre: il y a d'une part la grande humanité, qui peut prétendre aux institutions, et de l'autre, une caste moins noble, moins humaine. Celle qui devrait s'estimer heureuse de ne pas être persécutée, qu'elle ne vienne pas, en plus, réclamer des droits à l'état. Mais c'est dit sans animosité, hein, sans homophobie, juste: l'humanité, certains d'entre nous en font moins partie que d'autre. Proust, Genet, Leduc, Wittig, au hasard: moins humains que des hétéros. Donc, selon Lionel Jospin, il faut que je comprenne, et que je n'aille pas mal le prendre: depuis que je ne suce plus de bite, je compte moins. Je ne devrais plus réclamer les mêmes droits. C'est quasiment une question de bon sens.

Mais c'est dit sans homophobie, c'est ça qui est bien. Comme tous les hétéros qui ont quelque chose à dire contre le mariage gay. C'est davantage le bon sens que l'homophobie qui les pousse à s'exprimer. Dans ce débat, personne n'est homophobe. Ils sont juste contre l'égalité des droits. Et dans la bouche de Jospin on comprend bien: non seulement contre l'égalité des droits entre homos et hétéros, mais aussi contre l'égalité des droits entre femmes et hommes. Parce qu'on est bien d'accord que tant qu'on restera cramponnés à ces catégories là, on ne sera jamais égaux.

Je m'étais déjà dit que je ne me voyais pas «femme» comme le sont les «femmes» qui couchent gratos avec des mecs comme lui, mais jusqu'à cette déclaration, je n'avais pas encore pensé à ne plus me définir comme faisant partie de l'humanité. Ça va me prendre un moment avant de m'y faire. C'est parce que je suis devenue lesbienne trop tard, probablement. Je ne suis pas encore habituée à ce qu'on me remette à ma place toutes les cinq minutes. Ma nouvelle place, celle des tolérés.

Au départ, cette histoire de mariage, j'en avais moitié rien à faire - mais à force de les entendre, tous, sans homophobie, nous rappeler qu'on ne vaut pas ce que vaut un hétéro, ça commence à m'intéresser.

Je ne sais pas ce que Lionel Jospin entend par l'humanité. Il n'y a pas si longtemps, une femme qui tombait enceinte hors mariage était une paria. Si elle tombait enceinte d'un homme marié à une autre, au nom de la dignité humaine on lui faisait vivre l'enfer sur terre. On pouvait même envisager de la brûler comme sorcière. On en a fait monter sur le bûcher pour moins que ça. On pouvait la chasser du village à coups de pierre. L'enfant était un batard, un moins que rien. Bon, quelques décennies plus tard, on ne trouve plus rien à y redire. Est-on devenus moins humains pour autant, selon Lionel Jospin? L'humanité y a t-elle perdu tant que ça? A quel moment de l'évolution doit on bloquer le curseur de la tolérance?

Jospin, comme beaucoup d'opposants au mariage gay, est un homme divorcé. Comme Copé, Le Pen, Sarkozy, Dati et tuti quanti. Cet arrangement avec le serment du mariage fait partie des évolutions heureuses. Les enfants de divorcés se fadent des beaux parents par pelletées, alors chez eux ce n'est plus un papa et une maman, c'est tout de suite la collectivité. On sait que les hétérosexuels divorcent plus facilement qu'ils ne changent de voiture. On sait que l'adultère est un sport courant (qu'on lise sur internet les commentaires d'hétéros après la démission de Petraeus pour avoir trompé sa femme et on comprendra l'importance de la monogamie en hétérosexualité - ils n'y croient pas une seule seconde, on trompe comme on respire, et on trouve inadmissible que qui que ce soit s'en mêle) et on sait d'expérience qu'ils ne pensent pas que faire des enfants hors mariage soit un problème. Ils peuvent même faire des enfants hors mariage, tout en étant mariés, et tout le monde trouve ça formidable. Très bien. Moi je suis pour tout ce qui est punk rock, alors cette idée d'une immense partouze à l'amiable, franchement, je trouve ça super seyant. Mais pourquoi tant de souplesse morale quand ce sont les hétéros qui se torchent le cul avec le serment du mariage, et cette rigidité indignée quand il s'agit des homosexuels? On salirait l'institution? On la dévoierait? Mais les gars, même en y mettant tout le destroy du monde, on ne la dévoiera jamais d'avantage que ce que vous avez déjà fait, c'est perdu d'avance... dans l'état où on le trouve, le mariage, ce qui est exceptionnel c'est qu'on accepte de s'en servir. Le Vatican brandit la polygamie - comme quoi les gouines et les bougnoules, un seul sac fera bien l'affaire, mais c'est ni raciste ni homophobe, soyons subtils, n'empêche qu'on sait que les filles voilées non plus ne font pas partie de l'humanité telle que la conçoit cette gauche là, mais passons - ne vous en faites pas pour la polygamie: vous y êtes déjà. Quand un bonhomme paye trois pensions alimentaires, c'est quoi, sinon une forme de polygamie? Que les cathos s'occupent d'excommunier tous ceux qui ne respectent pas l'institution, qu'ils s'occupent des comportements des mariés à l'église, ça les occupera tellement d'y mettre un peu d'ordre qu'ils n'auront plus de temps à perdre avec des couples qui demandent le mariage devant le maire.

Et c'est pareil, pour les enfants, ne vous en faites pas pour ça: on ne pourra pas se comporter plus vilainement que vous ne le faites. Etre des parents plus sordides, plus inattentifs, plus égoïstes, plus j'm'enfoutistes, plus névrosés et toxiques - impossible. Tranquillisez vous avec tout ça. Le pire, vous vous en occupez déjà très bien.

Tout ça, sans compter que l'humanité en subit d'autres, des outrages, autrement plus graves, en ce moment, les gouines et les pédés n'y sont pour rien, je trouve Lionel Jospin mal organisé dans ses priorités de crispation. Il y a, en 2012, des atteintes à la morale autrement plus brutales et difficiles à admettre que l'idée que deux femmes veulent se marier entre elles. Qu'est-ce que ça peut faire? Je sais, je comprends, ça gêne l'oppresseur quand deux chiennes oublient le collier, ça gêne pour les maintenir sous le joug de l'hétérosexualité, c'est ennuyeux, on les tient moins bien. Parfois la victime n'a pas envie de se laisser faire en remerciant son bourreau, je pensais qu'une formation socialiste permettrait de le comprendre. Mais non, certaines formations socialistes amènent à diviser les êtres humains en deux catégories: les vrais humains, et ceux qui devraient se cacher et se taire.

J'ai l'impression qu'en tombant amoureuse d'une fille (qui, de toute façon, refuse de se reconnaître en tant que femme, mais je vais laisser ça de côté pour ne pas faire dérailler la machine à trier les humains-moins humains de Lionel Jospin) j'ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J'ai l'impression d'être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent. Pendant trente cinq ans, j'avais les pleins droits, maintenant je dois me contenter d'une moitié de droits. Ça me chagrine que l'Etat mette autant de temps à faire savoir à Lionel Jospin et ses amis catholiques qu'ils peuvent le penser, mais que la loi n'a pas à être de leur côté.

Si demain on m'annonce que j'ai une tumeur au cerveau et qu'en six mois ce sera plié, moi je ne dispose d'aucun contrat facile à signer avec la personne avec qui je vis depuis huit ans pour m'assurer que tout ce qui est chez nous sera à elle. Si c'est la mort qui nous sépare, tout ce qui m'appartient lui appartient, à elle. Si j'étais hétéro ce serait réglé en cinq minutes: un tour à la mairie et tout ce qui est à moi est à elle. Et vice versa. Mais je suis gouine. Donc, selon Lionel Jospin, c'est normal que ma succession soit difficile à établir. Qu'on puisse la contester. Ou qu'elle doive payer soixante pour cent d'impôts pour y toucher. Une petite taxe non homophobe, mais qu'on est les seuls à devoir payer alors qu'on vit en couple. Que n'importe qui de ma famille puisse contester son droit à gérer ce que je laisse, c'est normal, c'est le prix à payer pour la non-hétérosexualité. La personne avec qui je vis depuis huit ans est la seule personne qui sache ce que j'ai dans mon ordinateur et ce que je voudrais en faire. J'aimerais, s'il m'arrivait quelque chose, savoir qu'elle sera la personne qui gèrera ce que je laisse. Comme le font les hétéros. Monsieur Jospin, comme les autres hétéros, si demain le démon de minuit le saisit et lui retourne les sangs, peut s'assurer que n'importe quelle petite hétéro touchera sa part de l'héritage. Je veux avoir le même droit. Je veux les mêmes droits que lui et ses hétérotes, je veux exactement les mêmes. Je paye les mêmes impôts qu'un humain hétéro, j'ai les mêmes devoirs, je veux les mêmes droits - je me contre tape de savoir si Lionel Jospin et ses collègues non homophobes mais quand même conscients que la pédalerie doit avoir un prix social, m'incluent ou pas dans leur conception de l'humanité, je veux que l'Etat lui fasse savoir que je suis une humaine, au même titre que les autres. Même sans bite dans le cul. Même si je ne fournis pas de gamin à mon pays.

La question de l'héritage est centrale dans l'institution du mariage. Les sourds, les aveugles et les mal formés pendant longtemps n'ont pas pu hériter. Ils n'étaient pas assez humains. Me paraît heureux qu'on en ait fini avec ça. Les femmes non plus n'héritaient pas. Elles n'avaient pas d'âme. Leurs organes reproducteurs les empêchaient de s'occuper des affaires de la cité. Encore des Jospin dans la salle, à l'époque ils s'appelaient Proudhon. J'ai envie de vivre dans un pays où on ne laisse pas les Jospin faire le tri de qui accède à l'humanité et qui doit rester dans la honte.

Je ne vois aucun autre mot qu'homophobie pour décrire ce que je ressens d'hostilité à mon endroit, depuis quelques mois qu'a commencé ce débat. J'ai grandi hétéro, en trouvant normal d'avoir les mêmes droits que tout le monde. Je vieillis gouine, et je n'aime pas la sensation de ces vieux velus penchés sur mon cas et me déclarant «déviante». J'aimais bien pouvoir me marier et ne pas le faire. Personne n'a à scruter à la loupe avec qui je dors avec qui je vis. Je n'ai pas à me sentir punie parce que j'échappe à l'hétérosexualité.

Moi je vous fous la paix, tous, avec vos mariages pourris. Avec vos gamins qui ne fêteront plus jamais Noël en famille, avec toute la famille, parce qu'elle est pétée en deux, en quatre, en dix. Arrangez vous avec votre putain d'hétérosexualité comme ça vous chante, trouvez des connes pour vous sucer la pine en disant que c'est génial de le faire gratos avant de vous faire cracher au bassinet en pensions compensatoires. Vivez vos vies de merde comme vous l'entendez, et donnez moi les droits de vivre la mienne, comme je l'entends, avec les mêmes devoirs et les mêmes compensations que vous.

Et de la même façon, pitié, arrêtez les âneries des psys sur les enfants adoptés qui doivent pouvoir s'imaginer que leurs deux parents les ont conçus ensemble. Pour les enfants adoptés par un parent seul, c'est ignoble de vous entendre déblatérer. Mais surtout, arrêtez de croire qu'un petit Coréen ou un petit Haïtien regarde ses deux parents caucasiens en imaginant qu'il est sorti de leurs ventres. Il est adopté, ça se passe bien ou ça se passe mal mais il sait très bien qu'il n'est pas l'enfant de ce couple. Arrêtez de nous bassiner avec le modèle père et mère quand on sait que la plupart des enfants grandissent autrement, et que ça a toujours été comme ça. Quand les dirigeants déclarent une guerre, ils se foutent de savoir qu'ils préparent une génération d'orphelins de pères. Arrêtez de vous raconter des histoires comme quoi l'hétérosexualité à l'occidentale est la seule façon de vivre ensemble, que c'est la seule façon de faire partie de l'humanité. Vous grimpez sur le dos des gouines et des pédés pour chanter vos louanges. Il n'y a pas de quoi, et on n'est pas là pour ça. Vos vies dans l'ensemble sont plutôt merdiques, vos vies amoureuses sont plutôt calamiteuses, arrêtez de croire que ça ne se voit pas. Laissez les gouines et les pédés gérer leurs vies comme ils l'entendent. Personne n'a envie de prendre modèle sur vous. Occupez-vous plutôt de construire plus d'abris pour les sdf que de prisons, ça, ça changera la vie de tout le monde. Dormir sur un carton et ne pas savoir où aller pisser n'est pas un choix de vie, c'est une terreur politique, je m'étonne de ce que le mariage vous obnubile autant, que ce soit chez Jospin ou au Vatican, alors que la misère vous paraît à ce point supportable.»

Photo: DR.

 

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 10:43

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/Dossiers/p-19336-Football-feminin-en-Argentine-Quand-nous-occupons-le-terrain-les-hommes-se-sentent-menaces-.htm#

 

Dans l’Argentine de Cristina Kirchner, les femmes prennent et investissent le terrain et essaient coûte que coûte de rompre avec les stéréotypes socioculturels. Rencontre avec une entraineuse hors pair, Mónica Santino, footballeuse, coach, militante et battante pour les droits des femmes au pays « macho » de Cristina.
 
12.12.2011
Propos recueillis par Paola Martinez Infante
 
Argentine
  
Depuis toute petite elle pense, joue, respire, observe et vit de football. C’est un lieu commun : l’Amérique est vue comme la « terre des machos » et pourtant c’est sur ce continent qu’ont émergé, ces dernières années, au sommet du pouvoir les premières présidentes, cheffes d’État : Michelle Bachelet au Chili, Dilma Rouseff au Brésil et Cristina Fernandez de Kirchner réélue dès le premier tour en octobre, en Argentine.
Dans ce pays qui n’en finit pas de solder ses comptes avec le passé sombre de la dictature et qui cherche à se maintenir dans la voie du développement et de la justice sociale, dans l’Argentine de Monica Santino, le football appartient aux femmes et il est un merveilleux outil pour redonner de l’espoir aux jeunes filles des quartiers désertés par la croissance ou une économie prometteuse. Pour Terriennes, Paola Martinez Infante a rencontré cette star du ballon rond.
 
Mónica Santino juillet 1998, sur le terrain de All Boys avant un match.
Argentine-2.jpgCélébration d’un but des Alliées de la Villa 31.

Vous avez grandi avec le football. Comment et pourquoi ?
J’ai commencé à jouer dans la rue, dans le quartier de San Isidro, dans la province de Buenos Aires.  Dans les années 1974-1975 (juste avant la dictature, ndlr) c’était vraiment très compliqué qu’une femme joue au football, mais j’y allais quand même. Peu à peu j’ai gagné le respect de mes camarades garçons et ensuite chez moi. Mon grand-père et mon père, tous deux fans de football, m’emmenaient à des matchs. Je notais tout dans un cahier, et c’est sur un terrain de football que j’ai appris à compter jusqu’au 11. Et en plus cela me faisait découvrir d’autres lieux de la capitale.
J’aimais beaucoup ça ! Vraiment beaucoup. Au fond, je me suis alphabétisée avec le magazine de sport GRAFICO.

Ce moment de grâce familial et amical avec le football a-t-il duré ?
Quand j’étais petite mon intérêt pour le football était bien vu, mais plus grande j’ai commencé à avoir des ennuis, car le football féminin souffre de l’idée que toutes les filles qui le pratiquent sont toutes, sans exception, des lesbiennes.
J’ai joué au River Plate une saison, mais j’ai dû arrêter car nous devions, mes frères et moi, travailler au magasin familial. Mais du coup a démarré une période très importante pour moi, celle de la militance !

Vous militez… pour qui ?
Quand je me suis rendue compte que mon orientation sexuelle était différente et que je me suis sentie isolée, que je croyais être la seule personne au monde à ressentir cela. Je me suis éloignée du foot, et j’ai commencé à militer à la CHA (Communauté homosexuelle argentine). Et de 1989 à 1996 je n’ai pas touché un ballon, car la militance m’a complètement absorbée.

Que pensez vous de l’équation : football féminin = femme lesbienne ?
Il se dit, par préjugé et ignorance, que du seul fait de jouer au football, on veut ressembler aux hommes, et donc que nous sommes lesbiennes. On doit se battre obstinément à l’intérieur de la Fédération contre ça. La construction masculine du football est très ancrée, forte. Un bébé garçon, à la naissance, on lui balance un ballon dans son berceau et on l’inscrit comme supporteur d’une équipe. On dirait que les femmes n’ont pas de jambes car tous les jeux de filles se font avec les mains.
Argentine-3.jpgMonica et les filles de la Villa 31.

Quelle est la place du football féminin dans un pays où ce sport est plutôt réservé aux hommes ?
Moi je dis toujours que j’ai changé de militance, j’ai quitté l’activisme de la cause homosexuelle pour me consacrer au football féminin en Argentine, car c’est aussi une raison qui mérite le  militantisme, en raison de l’image encore très stéréotypée des filles que jouent au football.
Il semble que si nous occupons les terrains de football, les hommes se sentent menacés. Mais, c’est aussi une pensée féminine, car, il y a des femmes qui soutiennent l’idée que le football appartient aux hommes et que nous n’y avons pas notre place. Nous ne sommes pas bien perçues dans nos tenues de foot, nous ne sommes pas gracieuses, etc...

Vous avez lancé un programme de football féminin dans certains quartiers dit « sensibles » de la banlieue de Buenos Aires et qui rencontre un grand succès. Pourquoi ?
Le programme de football féminin est une conséquence des politiques publiques. Il est né suite à un travail de terrain des assistantes sociales dans les zones les plus pauvres où elles ont remarqué que le sport que les filles souhaitaient pratiquer était le football, alors que son offre sportive pour elles était inexistante. Je crois que ça a été une brillante idée, excellente, de penser au football comme un élément intégrateur pour ces jeunes femmes et à partir de là travailler les problématiques liées à leur âge mais aussi les situations d’exclusion sociale dont elles souffrent. Depuis 1994 qu’il existe le programme de football féminin, est le plus ancien (et les plus vigoureux) du Centre argentin de la Femme.

Le football comme élément de cohésion social : quelle est  « sa » place dans ces quartiers ?
Le football c’est le sport le plus important en Argentine, c’est celui qui nous identifie. Il nous sert à travailler toutes les questions en lien avec les stéréotypes de genre : comment se construit la masculinité, la féminité et comment est représentée la femme socialement, à travers la culture ? Le football est utilisé comme un outil pour unir, jouer et former un groupe à partir duquel on peut travailler ensuite des sujets tels que les droits fondamentaux dans le secteur de la santé, l’adolescence, la violence intrafamiliale.  Une vraie boîte de Pandore !
Argentine-4.jpgEntraînement à la Villa 31.

Quelle est la situation sociale de « vos filles » ?
Ce sont des filles qui en général ne sont pas dans des situations d’extrême pauvreté, mais tout de même dans le besoin. La plupart d’entre elles ont accès à tout : la santé, l’éducation, et beaucoup trouvent du travail.
Par ailleurs un certain nombre se découvrent des choix sexuels différents qui viennent s’ajouter aux difficultés.
Il ne faut pas oublier que nous travaillons avec des adolescents, et ce n'est pas simple de maintenir et canaliser leur attention.
On fait d’abord tomber un grand préjugé, celui que les femmes ne peuvent pas travailler en équipe, que nous devenons hystériques et qu’on va s’entretuer.

Votre approche ne se limite pas à la seule pratique du football féminin ?
Nous cherchons à jouer au football et à jouer bien ! À générer des liens solides à travers la pratique de ce sport.  Car il aide à augmenter l’estime de soi. Nous travaillons l’entrainement et la pratique du football puis nous passons à la parole et à l’écoute avec les assistantes sociales. Cela se fait portes fermées pour préserver l’intimité des joueuses, dans un espace essentiellement dédié aux femmes.
Ce que nous cherchons ici, c’est la résolution des conflits, c’est trouver les moyens pour les surmonter puisque dans certaines communautés il y a beaucoup de violence. On peut aussi parler de choses qui se sont passées pendant le mach et que nous voulons changer. Il est essentiel pour nous que des jeunes filles apprennent à faire se faire entendre et qu’elles puissent se regarder droit dans les yeux.

Pourquoi ?
Parce que en Argentine, nous avons vécu des périodes dévastatrices, d’abord la dictature militaire (1976 – 1983 ndlr) et ensuite les années du néolibéralisme qui ont complètement détruit le tissu social. Nous vivons depuis 2003 une reconstruction totale du pays. On doit rétablir les bases sociales. Nous devons remplacer la suspicion par la confiance. Nous devons redevenir solidaires et nous leur apprenons ces valeurs grâce au football.
Nos filles doivent apprendre à se construire ou se penser à partir de la collectivité et c’est très laborieux, car elles appartiennent à une génération qui ne se sent pas concernée par autrui. Elles connaissent des difficultés de travail, subissent des grossesses très jeunes et elles ont tendance à se renfermer. Très individualistes, même dans le contexte de pauvreté, elles arrivent sur le terrain de jeu avec des casques et leur musique et elles n’écoutent pas les autres. Il n’y a pas de perception de « l’autre ». Alors nous devons commencer à travailler avec ces choses là.
Elles doivent comprendre que pour construire une équipe de football nous avons autant besoin de celle qui n’est pas très bonne dans les « passes » mais qui court beaucoup, afin que celle qui mène le ballon vers le but puisse bien le faire, et que pour faire une passe, par exemple j’ai besoin de quelqu’un d’autre…
L’Argentine, ces sept dernières années a connu une croissance soutenue et un programme de politiques publiques offensif, mais malgré cela, je pense qu’on ne peut pas prétendre en si peu de temps résoudre toute ces questions de fond.

Avez-vous réussi à concilier travail et passion pour le football ?
Il est très difficile qu’une femme puisse devenir entraîneuse de football et qu’elle puisse en vivre. Moi, grâce à ce programme, j’ai pu construire mon discours et définir ma profession.
De ce point de vue je suis très reconnaissante au Centre de la Femme, à mes collègues et aussi à toutes les filles  avec lesquelles j’ai gardé des liens pendant toutes ces années.
J’ai commencé en 2003 quand elles avaient 11-12 ans et maintenant elles ont 18, 19, 20 ans et elles continuent à venir. J’en suis très fière.

Qu'est-ce qu’il vous reste à faire ?
Nous travaillons pour nous sentir fières de nos quartiers, de notre histoire, de ce que nous sommes. Nous voulons une égalité dans les rapports garçons et filles. Nous avons réussi à instaurer un horaire d’entraînement réservés aux filles dans la Villa 31, c’est une façon pour elles de conquérir l’espace public. Nous voulons qu’elles sortent de chez elles, malgré les tâches domestiques, parce qu’à la différence des garçons quand ils rentrent de l’école, ils resortent immédiatement jouer dans la rue. Nous voulons créer notre propre club féminin, chose essentielle pour construire une culture féminine autour du football. Nous rêvons d’un grand « centre » où nous pourrons faire évoluer les mentalités et les relations de genres et sport.
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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 09:15

http://www.veganpaysbasque.org/universite-populaire-du-paf-du-15-au-17-novembre-2012/

 

Du jeudi 15 au samedi 17 novembre 2012 à l’IUT, place Saint-André à Bayonne.

 

affiche-UPOP2012-web.jpg

(Re) penser la famille.
Au delà du lien biologique, le concept de famille.

 

Université : un temps de travail et de réflexion sur divers sujets. Des intervenant-e-s (professeurs, sociologues, psychologues, …) pour animer des conférences, débats, ateliers, …
Populaire : gratuite et accessible à tou-te-s. Ouverte à différents sujets.

 

L’Université Populaire du PAF! (Pour une Alternative Féministe) a pour but de sensibiliser aux questions de genre à travers des thématiques chaque année renouvelées. Cette année nous avons décidé de (re)penser la famille avec l’objectif permanent d’associer une perspective féministe aux discussions qui auront lieu.
 
La famille dans sa conception traditionnelle semble avoir éclaté, pour laisser place aujourd’hui à une structure polymorphe. L’actualité nous plonge dans ces problématiques et soulève des questionnements.

 

- Quelle serait la différence entre famille et parentalité ?
- Qu’impliquent les nouveaux modes de parentalité dans le quotidien ?
- Comment les institutions travaillent à légiférer sur ces transformations ?

 

Téléchargez le programme complet

 

http://www.pourunealternativefeministe.org/

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 15:15
(Traduction de l'article de Maya Shlayen, "Striking at the roots of patriarchy")

Le 6 décembre marque l’anniversaire du massacre de l’Ecole Polytechnique à Montréal. Ce jour-là en 1989, un tireur solitaire – Marc Lépine – est entré dans l’école et a spécifiquement tiré sur des femmes. Après avoir tué 14 femmes et blessé 14 autres personnes, il se suicida. Sa lettre de suicide blâmait les « féministes » d’avoir ruiné sa vie. En tant que canadiens, le pays commémorant cette tragédie, nous sommes invités à réfléchir sur la manière dont la violence contre les femmes continue d’imprégner notre culture et se répercute négativement sur nous tous.

Selon Statistics Canada, la femme moyenne ne gagne encore seulement que 71%  par rapport à un homme moyen, et cet écart n’a pas considérablement changé ces dix dernières années. La grande majorité des victimes de violence conjugales – 8 sur 10 – sont des femmes, et 1 femme sur 4 en Amérique du Nord peut s’attendre à être agressée sexuellement au cours de sa vie.

Bien que les hommes qui commettent des agressions sexuelles soient minoritaires, leurs actes se produisent dans le contexte plus grand d’une culture qui marchande sans relâche le corps féminin à chaque occasion. Des concours de bikini aux clubs de strip-tease en passant par l’utilisation de mannequins pour « vendre » des biens de consommation, le message est clair : le corps féminin existe pour le plaisir sexuel des hommes. Des êtres humains réfléchissant, respirant, ressentant, sont réduits, dans notre culture de consommation, à une fin pour les moyens de quelqu’un d’autre. Cette hypersexualisation de nos corps crée une énorme quantité de pression sur nous pour paraître et agir de manière sexy à tout moment, parce qu’on nous dit (implicitement et explicitement) que notre mesure principale de valeur réside dans notre capacité à satisfaire les hommes.

L’idée que certains corps existent pour le plaisir des autres est, bien évidemment, de l’obscénité. Et pourtant chacun de nous – homme ou femme, féministe ou pas – rejoint cette même idée, non seulement à travers notre pornification constante du corps féminin, mais également à travers quelque chose d’autre : notre consommation d’animaux et de ‘produits’ animaux. 

En vertu de leur sentience, tous les animaux – humains ou pas – se soucient de leur vie, et souhaitent éviter la souffrance et la mort. Malgré le fait de n’avoir aucun besoin nutritionnel à consommer des ‘produits’ animaux, et pour le seul intérêt de notre plaisir gastronomique, nous condamnons 665 millions d’animaux de ‘ferme’ (sans compter les poissons) à une vie misérable et hideuse, à une mort prématurée, chaque année seulement dans ce pays. Comme nous prenons le temps en ce jour pour remettre en question l’obscénité des hommes présumant propriété des corps des femmes, combien d’entre nous remettront en question la même obscénité et notion (se renforçant mutuellement) que les corps des nonhumains existent pour le plaisir des humains ?

Lorsqu’un sens de propriété sur le corps de quelqu’un d’autre se présume dès le départ, cela se traduit en un équilibre de pouvoir qui favorise invariablement le groupe dominant aux dépens des désavantagés. Nous avons tous entendus parler de cas où des hommes sont sortis d’une rencontre sexuelle avec le sentiment que tout était ok et consenti, alors que leur partenaire féminine restait avec un sentiment d’abus. Une conclusion possible à tirer ici est qu’au moins quelques hommes ont un sentiment de droit lorsqu’il s’agit de sexe, acquis tout au long d’une vie d’endoctrinement qui assimile la masculinité avec l’agression et la puissance – cette dernière étant définie, dans notre culture patriarcale, comme la capacité à la violence et à la soumission. Et c’est exactement pourquoi il est absurde de déclarer, comme certains le font, que les femmes peuvent se responsabiliser en participant à leur propre marchandisation. Bien sûr, les femmes au club de strip-tease ‘choisissent’ de travailler là. Mais ce ‘choix’ fut fait dans le contexte d’une culture dans laquelle les femmes n’ont pas les ressources économiques que les hommes ont, dans laquelle on leur a appris, dès leur plus jeune âge, que c’est leur travail de faire plaisir aux hommes ; et dans laquelle on a appris, dès leur plus jeune âge, aux hommes, qui paient pour les regarder se dégrader elles-mêmes, qu’ils ont droit à un privilège sexuel sur les femmes. L’exploitation approuvée par la victime reste de l’exploitation.

La même chose s’applique à notre relation avec les nonhumains. L’exploitation « humaine » -- qui est un terme mal approprié, car toute utilisation animale implique de la violence indicible – est un leurre qui ignore la dimension structurelle de l’exploitation en question. C'est-à-dire, les nonhumains ‘domestiqués’ sont des horreurs de la nature génétiquement manipulées qui existent dans un état permanent de vulnérabilité. Mis au monde pour leur utilisation par leurs propriétaires humains, des individus nonhumains – qui ne sont rien de moins que des biens de propriété aux yeux de la loi – sont continuellement tourmentés et abusés pendant la durée de leur courte et misérable vie, jusqu’au moment de leur abattage. Ce dernier instant – moment où nous leur volons leur vie – se traduit en une brutalité qu’aucun mot ne pourrait condamner assez fortement. L’idée que la violence hideuse infligée aux êtres vulnérables puisse être réconciliée avec quelque chose qui puisse être décrit de manière cohérente comme « humain » est de la pure fantaisie. A côté du ‘choix’ des femmes à l’auto-marchandisation dans une société patriarcale, ou le ‘choix’ des travailleurs dans une société capitaliste à peiner dans un environnement de travail abusif, l’esclavagisme « humain » des nonhumains semble être la dernière d’une série d’illusions morales servant à rassurer un groupe oppresseur par rapport à la légitimité supposée de leur oppression sur les autres.

La connexion entre la patriarcat et l’exploitation des nonhumains devient surtout évidente si nous nous penchons sur l’utilisation des animaux femelles. Les poules, qui pondraient seulement quelques œufs par an dans la nature, ont été génétiquement manipulées par les humains afin de pondre des centaines d’œufs par an. Puisque la ponte épuise les nutriments de leurs corps, leur utilité pour les humains dépend de la mesure à laquelle leur système de reproduction féminin peut être exploité, et leur corps blessé. Et une fois que leur productivité chute à une fraction de leur vie naturelle, elles sont abattues. 

De même, les vaches ‘laitières’ sont exploitées pour leur capacité à produire du lait. Puisque les vaches, comme tous les mammifères, doivent donner naissance avant de pouvoir produire du lait, elles sont maitrisées, tous les ans, sur un « support à viol », où elles seront artificiellement inséminées. Lorsque leur bébé vient au monde, il ou elle sera enlevé, et le lait maternel qui était destiné au bébé est à la place volé par les humains. La douleur atroce que cause cette séparation autant pour la mère que pour le veau, et l’agonie de la traite agressive qui suit, sont bien au-delà de ce que de simples mots pourraient rendre justice. De manière intéressante, ce lait – destiné à aider le veau à gagner des centaines de livres en l’espace de quelques mois – a un fort contenu en graisse saturée et en hormone, qui est lié à une oestrogénicité accrue et à la croissance de tumeur liée au cancer du sein chez les femmes. Nous exploitons les seins des bovines pour obtenir un « produit » qui nuit aux seins des humaines.

Si vous êtes féministe, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ? Si vous êtes contre l’exploitation des vulnérables, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ? Si la justice et la non-violence vous importent, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?

Condamner la violence gratuite contre un groupe désemparé est facile à faire quand c’est quelqu’un d’autre qui le fait. Mais si nous voulons un jour régler le foutoir chaotique qu’est notre monde, il incombe à chacun d’entre nous de réévaluer et de rejeter en fin de compte le paradigme ‘force fait loi’ de la violence et de la domination que nous avons fini par accepter comme étant « l’ordre naturel des choses ». Toutes les formes d’injustice sont liées et se renforcent mutuellement. Aussi longtemps que nous tolérerons l’oppression de n’importe quelle sorte, nous tolérerons nécessairement – et renforceront – l’oppression de toute sorte.

Ce 6 décembre, dites « non » à la violence contre les femmes en rejetant la notion que certains corps existent pour le plaisir des autres. Dites « non » au patriarcat en rejetant la violence patriarcale à sa racine. 

Féministe ? Devenez vegan. 
 

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 12:05

http://lechatnoiremeutier.wordpress.com/2012/11/05/argentine-mobilisation-pour-le-droit-a-livg-buenos-aires-1er-novembre-2012/

 

A Buenos Aires, des centaines de manifestant.e.s pour le droit à l’IVG (« facile d’accès, gratuit et légal ») et, plus globalement, pour le droit des femmes à disposer de leurs corps. La plupart étaient des syndicalistes, féministes, militant.e.s d’extrême-gauche et anarchistes. Cette mobilisation correspondait à une date anniversaire de proposition pour la légalisation de l’IVG adressée au gouvernement, qui a été refusée. De plus, elle rentre dans le cadre d’une large campagne exigeant le droit à l’IVG.

Les manifestant.e.s ont défilé en cortège à travers la capitale argentine et se sont arrêté.e.s sur la Plaza de Mayo, où des cathos « pro-vie » priaient sur l’espace public devant la cathédrale pour les embryons. C’est à ce moment que des affrontements ont éclaté et les flics ont établi une zone tampon en formant une barrière entre les deux groupes. Des coups ont été échangés entre les deux parties et seul un groupe de militantEs est resté et voulait en découdre avec les réacs.

Les organisations pour le droit des femmes ont notamment pointé le fait que de nombreuses femmes sont obligées d’avorter dans des conditions déplorables et non sécurisées, que le gouvernement fédéral et la mairie de Buenos Aires ne font rien pour le droit des femmes. L’influence des réactionnaires catholiques sur les politiques a beaucoup de poids en Argentine, mais aussi dans de nombreux pays d’Amérique latine et dans les pays sud-américains. En Argentine, les femmes ont le droit d’avorter uniquement en cas de viol à l’heure actuelle.

Traduit des agences de presse argentine, 05/11/2012

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 13:01
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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 16:03

400_vignette_MOE-header-ter.jpghttp://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/Maghreb-Orient-Express/Episodes/p-20525-Femmes-et-LGBT-en-revolution-s-.htm

 

Tests de virginité en Égypte, polémiques sur le port du niqab et les mères célibataires en Tunisie, attaques contre les ONG de défense des droits de l'homme et associations féministes au nom de l'ordre et de la sécurité ... Plus d'un an après le "printemps arabe", les pressions sur les femmes ne cessent de croître en Méditerranée. La gent féminine fera-t-elle finalement partie du processus démocratique ? Que peut-elle faire pour contrer les mouvements conservateurs qui tendent à les exclure ? Quid des minorités sexuelles ? Celles-ci sont-elles condamnées à la marginalité ?

 

Pour en débattre :

- Ninar Esber, artiste naviguant entre Paris et Beyrouth à l'affiche d'une performance inédite pour NO LIMIT, La bonne graine à la Galerie Imane Farès à Paris .
- Asma Guénifi, présidente du Mouvement Ni Putes Ni Soumises (NPNS organise à l'occasion de la Journée internationale des Femmes le 8 mars des débats à l'Institut du monde arabe à Paris ).
- Hassiba Hadj Sahraoui directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International (en duplex de Londres).
- Tarek, blogueur http://gay-ana.blogspot.com et collaborateur de http://gaydaymagazine.wordpress.com/

Au cours de l'émission, un reportage de Mehdi Meddeb (correspondant TV5MONDE à Casablanca) sur la communauté LGBT au Maroc sera également diffusé.
 
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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 11:55

http://hehozines.wordpress.com/2012/09/28/je-ne-suis-pas/

 

jenesuispas Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

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