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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 20:23

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article5288

 

2411aut.pngAvec les manifs contre le mariage pour toustes, la haine homophobe atteint chaque jour de nouveaux sommets. La menace est claire lorsque Frigide Barjot dit « Hollande veut du sang, il en aura. », ou que Christian Jacob parle du « risque d’une confrontation violente ». A l’UMP aussi, l’homophobie ne se cache même plus, lorsque des députés disent « vous êtes en train d’assassiner des enfants ». Pourtant, ce ne sont pas les homosexuel-les qui agressent des gens dans la rue simplement parce qu’ils ne vivent pas selon leurs dogmes. Les cathos/fachos/homophobes semblent se croire revenus au temps des croisades. Et de fait, les violences envers les homosexuel-les se multiplient. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un bar gay a été attaqué à Bordeaux. Mercredi, l’attaque d’un bar gay à Lille par des skinheads a fait plusieurs blessés. Il y a quelques jours, un couple d’homosexuels a été tabassé à Paris.

Les rassemblements pour l’égalité des droits subissent de plus en plus de pressions, partout en France. Parfois, la police elle-même tente de les empêcher. Des échauffourées ont eu lieu en marge d’une manifestation anti-mariage pour toustes à Paris hier. Des député-es ont été menacé-es, parfois de mort. Les paroles haineuses des anti-mariage pour toustes sont responsable du climat de tension actuel.

Leurs actes et leurs discours ne sont pas tolérables ! Ces fanatiques ont montré qu’ils étaient capables d’utiliser la violence pour imposer un modèle rétrograde et autoritaire de société. Leur intolérance et leur venin répugnant n’a pour objectif que de brimer les lesbiennes, les gays, les bisexuel-les, les transsexue-lels et les inters sexes, et d’entretenir les inégalités et discriminations. Tout écart à leurs normes stupides les dérange. Mais ils ont raison de les sentir en danger ! L’égalité des droits n’est qu’un pas vers l’abolition définitive du système patriarcal et hétérosexiste !

Nous ne devons pas céder face à leurs menaces.

Pour défendre les droits des homosexuel-les, mais aussi pour contrecarrer la haine déversée par les réactionnaires : Rendez-vous le 21 avril 15h place de la Bastille (Paris) et à tous les rassemblements qui se multiplient partout en France pour soutenir les homosexuel-les dans leur lutte.

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 11:45

http://www.actupparis.org/spip.php?article5161

 

Rassemblement-Bastille-20130421.jpgCliquez sur l'image pour l'agrandir

 

Act Up-Paris appelle à un rassemblement ce dimanche 21 avril 2013 à 15h à Paris, place de la Bastille. Face au déferlement de haine qui s’abat sur l’ensemble des gouines, des trans, des biEs, des pédés, nous réclamons l’égalité des droits.

L’absence d’égalité des droits entretient l’homo-lesbo-transphobie, favorise les suicides et les comportements à risques vis-à-vis du VIH/sida et des IST.

Pour toutes ces raisons, nous réclamons l’égalité des droits totale entre couples hétérosexuels et couples homosexuels – mariage, filiation, PMA ouverte à toutes les femmes – et l’ouverture des droits pour les personnes trans – changement d’état-civil libre et gratuit, libre choix de son parcours médical. Ces mesures doivent être accompagnées de réels plans de lutte contre les violences et stigmatisations que nous subissons au quotidien.

Plus qu’un débat de société, c’est une nécessité concrète pour nous, trans, gouines, biEs, intersexes, pédés.

Depuis 6 mois, nos vies sont l’objet d’un « débat » destiné à savoir si nous méritons les pleins droits qui nous reviennent. Depuis une semaine, les homophobes demandent ouvertement que notre sang coule.

Nous ne supportons plus de voir leur parole légitimée dans les médias, de voir leur haine à notre égard considérée comme l’élément d’une discussion acceptable. Parce que nos vies ont à leurs yeux moins de valeur que les autres : nous mourons.

Nous avons décidé de vivre. Nous refusons de voir la rue abandonnée à des groupes violents et fascisants, homo-lesbo-transphobes, sexistes, racistes, islamophobes et antisémites. Nous refusons de voir les violences et menaces se multiplier à notre encontre.

Face à l’union des droites extrêmes contre l’égalité des droits, nous appelons à la solidarité. Les hétérosexuelLEs qui ne cautionnent pas les violences qui nous sont faites, doivent comprendre que leur silence fait le jeu des homophobes. Nous exigeons que l’égalité des droits soit pleine et entière et bénéficie à toutes les minorités.

Premiers signataires
- Act Up-Paris, Act Up-Sud Ouest, le P¡nk Bloc Paris, le SNEG, le STRASS, Gouine Comme Un Camion, AIDES, Étudions Gayment, le collectif Oui Oui Oui, Sortir du Colonialisme, le Caélif, Plug N’Play, les efFRONTé-e-s, MIF, LGBT Formation (Avignon), What The Film !, Txy, Collectif 8-Mars pour Toutes, Municigays (Marseille), Barbieturix, les Ours de Paris, Acceptess-T, Angel 91, Le Collectif Cancan/Cockorico, l’Inter-LGBT, Hétéros au boulot, UEEH (universités d’été euroméditerrannéennes des homosexualités), Support Transgenre Strasbourg, la Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd, Les CHEFF, fédération des étudiants LGBTQI francophones de Belgique, Relais VIH de Rodez (12), Chrétiens&sida
- le NPA, les Jeunes Écologistes, la Gauche Anticapitaliste, Le Parti de Gauche

Soutiens
- Alternative Libertaire

- Nous invitons les associations et partis à nous contacter pour se joindre à notre appel en cliquant ici.
- Contact presse 01 49 29 44 87 et mail.
- Facebook

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 16:09

http://carolinefourest.wordpress.com/2013/04/14/les-homophobes-sont-alles-trop-loin-a-nantes/

 

532029_10200567796813650_1723123333_n.jpg

 

Il faut désormais les appeler par leur nom. La rage, la haine de ces ligues — allant de militants du Front national à des groupuscules fascisants en passant par des Instituts catholiques intégristes formant ce qu’ils appellent le « printemps français » — ressemble à de la phobie… Envers les homosexuels, l’égalité des droits, et la laïcité.

Qu’ils manifestent contre le mariage pour tous, c’est leur droit. Qu’ils tentent de saboter une conférence organisée par le Nouvel Observateur (sur l’Islam au passage), simplement parce que j’y suis, passe encore… Mais qu’ils poussent le harcèlement jusqu’à me poursuivre dans la gare à deux cents, à l’aller comme au retour, en allant jusqu’au contact des CRS, jusqu’à bloquer le train pendant 40 minutes… Avant de faire tourner des consignes pour m’attendre de pied ferme à l’arrivée, à renfort de plus de 300 militants surexcités brandissant des drapeaux français, les insignes des chouans ou du Bloc identitaire, sous la houlette d’un prêtre en soutane déchaîné, au point que 20 cars de CRS ont dû faire barrage et m’exfiltrer pour protéger mon intégrité physique…. c’est un peu, comment dire, « too much ».

Je sais bien qu’à force d’enquêtes sur les réseaux intégristes et ultras-nationalistes, je ne suis pas leur journaliste préférée. J’en suis même flattée. Comme dirait Diderot, « il y des hommes dont il est glorieux d’être haï ». J’ai bien compris que le fait d’avoir été passée à tabac par des nervis proches de CIVITAS et de Jeunesses nationalistes aux cris de « sale pédale de Fourest » n’avait pas suffit à calmer leur poussée hormonale. Les menaces qui continuent de circuler sur la toile en témoignent. Notamment la fameuse consigne du « Cours, cours, Fourest… », lancée par des leaders de Jeunesses nationalistes depuis quelques jours, reprises en coeur par certains manifestants hier. C’est aussi ce qu’à dit l’un des mes agresseurs de novembre, lors de son identification au commissariat : « Cours, cours Fourest, partout on te rattrapera ! » Il s’agit d’un militant du FN 93.

Il est vrai que ce genre de consignes circulent, plus explicitement encore, en bureau politique du même parti. Dans un livre intitulé  Bienvenue au Front – Journal d’une infiltrée, une consoeur rapporte qu’un secrétaire national a fait beaucoup rire ses camarades en fantasmant de me faire enlever et torturer en forêt. Le jour où les nervis de la manifestation de CIVITAS sont passés à l’acte, un autre cadre du FN s’en est félicité : « d’ordinaire, je n’aime pas qu’on tape les femmes… Mais Caroline Fourest est-elle une femme ?« . A Nantes, le rendez-vous était notamment donné par Gauthier Bouchet, membre du FN et créateur des pages tweeter de Marine Le Pen et du FN : « Accueil ‘chaleureux’ de Caroline #Fourest en gare de Nantes d’ici une heure, venez nombreux. Vidéo – normalement – dans la foulée. »

 


 

Je m’attendais donc un une journée sportive, mais j’ai de bonnes chaussures et pas l’intention de me laisser intimider. Alors j’y suis allée. Une journée de chasse à courre, conclue ainsi sur twitter par un autre militant du FN : « Si je pouvais tuer une personne (sans être sanctionné), ce serait Caroline Fourest. Cette femme est méprisable. » Tâchons de tendre l’autre joue… Ou du moins d’analyser.

Unknown

Je ne suis pas surprise que, dans un tel climat d’irresponsabilité politique (aucun de ces militants FN n’ayant été rappelés à l’ordre par une sanction), des enragés se mettent en tête de me faire payer mon engagement de toujours pour l’égalité des droits et mon travail journalistique sur l’extrême droite, intégriste ou nationaliste. Mais cet excès va bien au-delà et dépasse de loin le cadre d’un acharnement personnel. Il est politique et révélateur d’un climat plus inquiétant, signant la dérive du champ idéologique vers l’extrême droite… la plus décomplexée.

En venir à harceler, huer, injurier et à se mettre ans de tels états parce que quelques couples vont pouvoir se marier et sécuriser juridiquement leurs enfants, ce n’est pas normal. C’est violent car totalement disproportionné. Mais ce qui est encore moins normal, c’est l’attitude de la droite républicaine, étrangement passive, voire complaisante envers les coups de boutoirs et les appels à la guerre civile venant d’une extrême droite qui rêve visiblement de rejouer le 6 février 1934, jour où les ligues fascistes ont tenté de renverser la République. Qu’ils planifient de déborder les forces de l’ordre, les défient en faisant des saluts nazi, mettent leurs enfants au premier rang des échauffourées, rouent de coups des journalistes, ou bloquent un train — quitte à prendre en otage tous ses usagers — pendant 40 minutes, on ne les entend guère être mis à l’index pour ce qu’ils sont : des extrémistes.

Des membres éminents de la droite républicaine n’y voient que l’expression d’une colère populaire… Mais de quoi parlons-nous ? De salariés menaçant de s’immoler parce que leur usine va fermer et qu’ils vont connaître le chômage à perpétuité ? Non, ce ne sont pas les plans sociaux programmés qui semblent émouvoir ce drôle de peuple. Leur colère est ailleurs, tournée vers le fait que d’autres puissent avoir les mêmes droit qu’eux : se marier et fonder une famille. Quelle démence. Et quelle indécence. Il est temps d’y mettre fin, de reconstruire le barrage républicain et de cesser l’indignation à géométrie variable. On ne peut pas prétendre défendre les valeurs d’égalité et de laïcité uniquement quand elles sont mise à mal par l’intégrisme musulman et fermer à ce point les yeux sur les excès de l’intégrisme catholique. L’égalité et la laïcité ne doivent pas être des zones de clivages exacerbés mais des ères de consensus. L’occasion d’un front républicain, uni contre l’extrémisme et tous les intégrismes qui minent notre société.

Caroline Fourest

Lire aussi :

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130413.OBS7879/caroline-fourest-traquee-aux-journees-de-nantes-du-nouvel-obs.html

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 23:00

http://lyonradio.com/stophomophobie/?p=236

 

rassemblement-contre-l-homophobie-10-avril-2013-a-Paris.jpg

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

 

Act Up-Paris, le Collectif Oui Oui Oui et plusieurs associations LGBT appellent à un rassemblement, place de l'Hôtel de Ville à Paris (attention changement de lieu par rapport à la photo ci-dessus) contre l’homophobie, mercredi 10 avril à 20h.

Le rassemblement initié par plusieurs associations LGBT au lendemain d’une action contre le Printemps des assoces LGBT veut « dénoncer la haine déversée depuis des mois contre les LGBT par les opposant-es au projet de loi, haine qui s’est intensifiée ces dernières semaines ».

Pour les organisateurs du rassemblement, « celles et ceux qui, croyant bien faire, ont traité les partisans de la haine comme des interlocuteur-rices légitimes n’ont fait que renforcer leur violence ».

Les associations qui appellent à manifester ne veulent « pas laisser la rue, lieu d’expression démocratique, aux ennemi-es de la démocratie qui la monopolisent depuis des mois et qui prennent les homos, les lesbiennes, les biEs et les trans comme première cible de leurs combats ».

Le rassemblement entend aussi « réclamer l’égalité des droits dans tous les domaines pour les LGBT : mariage, adoption, Procréation Médicalement Assistée, changement d’état civil facilité pour les trans, etc ».

Parmi les premiers signataires de l’appel, on trouve Act Up-Paris, AIDES, le Collectif contre l’homophobie Montpellier, le Mouvement Français pour le Planning Familial ou le collectif Ouiouioui.

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 19:27

http://www.jour2fete.com/index.php/films/112-free-angela-all-political-prisoners

Un film de Shola Lynch

Sortie en salle le 3 avril 2013

Documentaire 1h37 - USA/France - 2012

Synopsis :

angela-davis.jpgFree Angela & all political prisoners raconte l'histoire d'une jeune professeure de philosophie, née en Alabama, issue d'une famille d'intellectuels afro-américains, politiquement engagée. 

Durant sa jeunesse, Angela Davis est profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne autour d'elle.

Féministe, communiste, militante du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, proche du parti des Black Panthers, Angela Davis s'inverstit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir assassiné un gardien de prison en représailles au meurtre d'un de leur codétenu.

Accusée en 1970 d'avoir organisé une tentative d'évasion et une prise d'otage qui se soldera par la mort d'un juge californien et de 4 détenus, Angela devient la femme la plus recherchée des Etats-Unis. Arrêtée, emprisonnée, jugée condamnée à mort, elle sera libérée faute de preuve et sous la pression des comités de soutien internationaux dont le slogan est FREE ANGELA !

Devenue un symbole de la lutte contre toutes les formes d'oppression : raciale, politique, sociale et sexuelle, Angela Davis incarne, dans les années 70, le "Power to People". Avec sa coupe de cheveux "boule" et sa superbe silhouette elle lancera, malgré elle, la mode "afro", reprise à cette époque par des millions de jeunes gens.

Quarante ans plus tard, à l'occasion de l'anniversaire de l'acquittement d'Angela Davis, Shola Lynch, avec Free Angela & all political prisoners, revient sur cette période cruciale de la deuxième partie du XXe siècle. 

Toujours engagée, militante abolitionniste, l'icône Angela continue le combat.

Power to people !

 

Bande annonce
 
Interview d'Angela Davis sur France Info le dimanche 24 mars 2013
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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 21:06

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article5240

 

greve-des-femmes.jpgAu fil du temps, la journée du 8 mars s’est institutionnalisée pour devenir la « Journée de LA femme », célébration symbolique passant opportunément sous silence qu’il s’agit en réalité d’une journée de lutte. Pour se la réapproprier, une idée folle est née : la grève des femmes !

 

Au départ en 2012, quelques nanas motivées de Mix-Cité et de Solidaires. Il n’en fallut pas plus pour que, malgré la prétendue « folie » du projet, un collectif large se monte à Toulouse. Cela faisait plus de soixante ans qu’une grève de femmes n’avait pas eu lieu en France. « C’est apparu comme une évidence. Le 8 mars a repris un sens », estime Julie (militante à Mix-Cité et à Solidaires).

Ainsi, se sont réunis des associations féministes, des planning familiaux, des centres d’hébergement pour femmes, des syndicats (Solidaires, CNT, Snetap-FSU, Aget-FSE), des organisations et des associations (Alternative libertaire, Attac, Alternatifs, NPA). Le but : protester contre les différences salariales, les différences dans les progressions de carrière, les « violences au travail », le temps partiel subi, les pensions de retraite inférieures de 48 % à celles des hommes. Les femmes sont les premières touchées par la crise, et les mesures antisociales les précarisent d’autant plus, touchant en particulier les familles monoparentales où 86 % des parents sont des femmes.

Par la grève, la place et l’importance de l’activité des femmes dans la société sont rendues réellement visibles. Si 52 % de la population cesse de travailler, la société est bloquée. Et ce d’autant plus que certains secteurs d’activités employant en grande majorité des femmes, comme la petite enfance, le soin et l’entretien, sont des secteurs clés. En ne se limitant pas au travail domestique et en investissant le monde du travail, la grève des femmes se donne les moyens de conquérir une visibilité dans l’espace public.

Un inattendu…

Si l’idée a parlé à nombre de femmes non politisées, pour qui la non-mixité de l’appel n’a pas posé de problème, les choses furent plus compliquées dans la sphère militante. La FSU et la CGT (malgré l’intérêt de certaines de leurs militantes) avaient refusé de signer l’appel à cause de cela, et Solidaires s’est retrouvée très divisée sur la question.

Pourtant, la non-mixité permet d’affirmer de manière symbolique le droit des femmes à reprendre la rue, sans avoir à subir le racolage et le harcèlement de certains hommes. Le droit aussi de se montrer en tant qu’êtres politiques autonomes, alors que les hommes continuent le reste de l’année à tenir le haut du pavé dans le monde politique et syndical. C’est aussi la garantie d’une lutte auto-organisée par les principales intéressées, non récupérée par des groupes qui en font une question largement secondaire, voire périphérique.

Et au final, qu’est-ce qu’un jour sur 365 ? Les hommes auraient-ils peur de perdre le contrôle ? Le féminisme, devenu l’apanage de quelques spécialistes au sein des organisations et des syndicats, et regardé avec méfiance, nécessite beaucoup de pédagogie encore aujourd’hui. La réserve et la mauvaise volonté (consciente ou inconsciente) de certain-e-s n’a pas facilité les choses. Pour les camarades qui ont défendu le projet, ça a été très lourd en interne. « Les syndicats ont une énorme responsabilité quand ça ne marche pas, parce qu’ils n’y croient pas », selon Julie. Heureusement, les féministes de Toulouse y ont cru, se sont unies malgré les divergences et le résultat fut largement au-dessus de leurs espérances.

… succès !

Entre 600 et 800 femmes défilèrent ce jour-là, dans une manifestation vivante, animée par des performances d’artistes (femmes pour une fois). Devant le Théâtre national de Toulouse, c’est la vision des femmes véhiculée par une culture faite par les hommes qui est dénoncée. Devant la préfecture, c’est la double oppression des femmes immigrées et sans-papiers. Et devant un centre commercial, la femme-objet, utilisée à des fins commerciales. On était bien loin des manifestations convenues habituelles du 8 mars, défilés d’organisations affichant leur féminisme bien-pensant quand elles ne se contentent pas de s’afficher tout court.

La grève fit fermer au moins trois crèches, une douzaine de Centres de loisirs associés à l’école (CLAE) et cantines, et plusieurs centres d’hébergement pour femmes. Les sages-femmes de l’hôpital Joseph Ducuing qui ne pouvaient pas faire grève affichèrent leur soutien avec les badges du collectif. Elle perturba aussi les écoles primaires de la ville. Certaines femmes, avec parfois plus de vingt ans d’ancienneté, firent grève pour la première fois, parce que ça leur parlait. Pour une grève dont les préavis n’ont été déposés que par quelques syndicats de Solidaires, ce n’est pas mal du tout ! Les autres ont dû admettre qu’ils avaient manqué le coche.

2013-2014 : la grève encore !

Et cette année, c’est rebelote à Toulouse. L’appel cette fois est mixte du fait de la pression des syndicats qui menaçaient de ne pas se réengager. Et sans syndicat, pas de grève… Si la FSU s’est finalement associée au projet, la CGT n’a pas daigné répondre à l’invitation. La non-mixité n’était-elle donc qu’une excuse ? La mixité ne risque-t-elle pas de faire perdre un peu de son sens et de sa radicalité au projet, et de permettre sa récupération ? Cette deuxième expérience permettra en tout cas de répondre à ces questions.

Ce qui est sûr, c’est que les vacances tombent mal cette année, le milieu scolaire ayant été le plus mobilisé l’an dernier. Mais cela ne doit pas nous démotiver, et il faut d’ores et déjà penser plus loin. Pourquoi ne pas étendre cette grève à toute la France en 2014 ? L’idée a fait mouche un peu partout et Solidaires s’est déjà positionnée pour. Le Forum social européen de Florence de 2012 a appelé à faire des «  actions européennes d’affirmation de l’émancipation des femmes contre l’austérité et la dette », et bien que cet appel soit à la « sauce dém » et limité aux questions économiques, cela a permis de faire venir dans le collectif le Parti de gauche, la Gauche anticapitaliste, Convergences et alternative et Europe écologie les verts. Si les syndicats et organisations s’engagent au niveau national, cette grève pourrait avoir un sacré écho. Un appel national permettrait aussi une plus grande autonomie des groupes féministes, des initiatives multiples et originales, et surtout, de donner un nouveau souffle à cette journée et aux luttes des femmes en général.

Mais nous devons aussi rester vigilantes à ce qu’elle ne perde ni sa radicalité ni son pouvoir de subversion. Mieux vaut des débats houleux qu’un acquiescement dû à une indifférence convenue. Faire de ce projet une réalité sera un des objectifs d’Alternative libertaire pour l’année à venir. Les syndicats et organisations, tenus pour l’essentiel par des hommes, doivent se mouiller et prouver qu’ils sont prêts à s’engager sur ces questions. Car les groupes féministes, ultra-divisés aujourd’hui, tiennent là un bon moyen de s’unir pour refaire du féminisme une lutte vivante et offensive, une lutte qui s’adresse à toutes les femmes, et non à quelques spécialistes. N’en déplaise au patriarcat qui nous gangrène.

Elisa (AL Toulouse)

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 20:39

http://lechatnoiremeutier.wordpress.com/2013/01/24/parismemes-droits-pour-tou-te-s-bloc-anti-sexiste-anti-homophobe-et-anti-raciste-dimanche-27-janvier-2013/

 

FACE AUX TRAHISONS SOCIALISTES : SOLIDARITÉ DES MINORITÉS !

 

2411aut.pngCes derniers mois ont été l’occasion d’un funeste « débat » sur l’égalité des droits entre couples hétérosexuels et couples LGBT en matière de mariage et de filiation, qui a attisé une homo-lesbo-transphobie violente. Ce climat de haine généralisé s’est cristallisé dans des manifestations ralliant homophobes de gauche, de droite et d’extrême-droite, n’hésitant pas à s’allier lorsqu’il s’agit de défendre l’ordre-moral et la différence-des-sexes.

Ces manifestations sont extrêmement préoccupantes, et montrent une convergence des réactionnaires, aujourd’hui pour promouvoir la marginalisation des minorités sexuelles, demain pour entretenir le harcèlement, la répression et la précarisation des étrangEREs.

Le gouvernement socialiste ne condamne toujours pas ces manifestations. Ses atermoiements, reculades et trahisons (abandon de la PMA pour les couples de lesbiennes, « liberté de conscience », « dialogue » avec les autorités religieuses etc) ne font que légitimer davantage un « débat » dont le seul objet est la validité de la vie des LGBT. L’indécence de ce « débat » et le peu d’indignation qu’il suscite nous désole : quel niveau de haine faut-il atteindre pour qu’une réelle mobilisation émerge en soutien aux minorités ?

Ce déversement de haine et l’homophobie d’Etat toujours inscrite dans la loi promeuvent une hiérarchisation des vies. Parce que leurs vies ont moins de valeur que les autres, les LGBT sont exposéEs à une précarité matérielle et affective accrue qui se traduit par des risques de suicide plus élevés chez les jeunes et par des taux record de contaminations au VIH-sida chez les femmes trans et les pédés.

Les errances du Parti Socialiste sur le mariage et la filiation ouverts à touTEs sont de très mauvais augure quant à l’accès aux droits pour les personnes trans (changement d’état civil libre et gratuit), et confirment l’absence de réelle inclusion des problématiques trans dans les préoccupations gouvernementales.

Le parti qui ouvre un boulevard à la haine homo-lesbo-transphobe, aux droites extrêmes et à l’extrême droite est aussi celui qui ferme toujours plus les frontières aux étrangEREs et demandeuSEs d’asile. Alors qu’il prétendait il y a encore quelques mois incarner « le changement », il perpétue les mesures et les violences sécuritaires et racistes des gouvernements précédents :

- Il se targue d’avoir élargi les critères ouvrant le droit au séjour, alors que le nombre de régularisations est toujours limité, et le nombre des expulsions toujours plus élevé.
- Il a enterré la promesse d’ouverture du droit de vote aux étrangEREs.
- Il expulse les Rroms plus violemment encore que le gouvernement de Nicolas Sarkozy
- Il expose encore et toujours les travailleuSEs du sexe aux violences, en subordonnant l’abrogation du délit de racolage public à une pénalisation des clientEs dont les conséquences seront exactement les mêmes,
- Il a abandonné le récépissé après contrôle d’identité et entend légitimer une fois de plus les violences policières contre les sans-papiers en instaurant une « retenue » de 16h.

Si cela ne suffisait pas, le même gouvernement entend pérenniser toutes les mesures de stigmatisation des plus précaires mises en place au cours des 5 dernières années. Il refuse d’abandonner les franchises médicales qui constituent un véritable impôt sur la maladie et de lutter contre les inégalités sociales.

Le Parti Socialiste feint d’avancer en faveur de l’égalité des droits, mais son action des derniers mois prouve le contraire. L’égalité des droits proposée par le gouvernement n’est rien d’autre qu’une égalité fragmentée : en se targuant d’ouvrir des droits aux LGBT d’une main, il s’agit d’en refuser aux étrangEREs de l’autre.

À cela nous répondons :

ASSEZ DE DÉBAT, DES DROITS POUR TOUTES !

La stratégie de morcellement de l’égalité adoptée par le gouvernement lui permet d’effacer totalement la perspective des LGBT étrangEREs et précaires, tout en se gargarisant d’œuvrer pour elles-eux, alors même qu’il les expose toujours aux violences d’Etat.

Les atermoiements du PS sur les droits des LGBT lui permettent paradoxalement de faire durer un « débat » dans lequel il a le beau rôle. Ce faisant, il occulte les effets dévastateurs de ses politiques néo-libérales, sécuritaires et racistes au sein de ces mêmes communautés LGBT.

Revendiquer l’égalité des droits ne se limite pas à manifester sporadiquement pour l’ouverture du mariage et de la filiation aux couples LGBT : il s’agit de revendiquer l’égalité réelle et sans division.

Pour cela, rejoignez-nous le 27 janvier dans un bloc anti-homophobie, antisexiste et antiraciste.

NOUS N’OBTIENDRONS QUE CE QUE NOUS LEURS PRENDRONS !

Premiers signataires : Act Up-Paris, Alternative Libertaire Paris Nord-Est, CNT Santé-Social, Collectif 8 mars pour toutes, Étudions Gayment, Fédération Anarchiste, P !nkBloc (Cortège Queers&Freaks en tous genres), Strass (Syndicat du Travail Sexuel), les TumulTueuses

Voir/Télécharger le tract d’appel en format PDF

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 20:52

https://www.facebook.com/notes/inter-lgbt/texte-dappel-manifestation-pour-legalit%C3%A9/448903515174484

 

Pour-l-egalite-maintenant.jpg

Le 7 novembre dernier, le projet de loi sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et la reconnaissance de l’homoparentalité a été présenté en Conseil des ministres. Dès le lendemain, les auditions parlementaires commençaient à l’Assemblée Nationale. Quatorze ans après le vote du Pacs, la marche législative vers l’Egalité pour toutes et tous reprend enfin.

La France désigne les lesbiennes, les gays, les bis et les trans (LGBT) comme des citoyennes et citoyens de seconde zone en leur refusant l’égalité d’accès aux droits – et ceci au seul motif de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. 11 pays ont ouvert le droit au mariage pour les couples de même sexe, dont 6 pays membres de l’Union Européenne. La seule conséquence a été l’égalité des droits.

Ouvrir le mariage et son corollaire l’adoption aux couples de même sexe mariés, comme le prévoit le projet de loi dans son périmètre actuel, est un pas vers la levée des discriminations dont sont aujourd’hui victimes les LGBT. C’est un progrès mais nous ne saurions nous en satisfaire.

Nous réclamons que l’ensemble des mesures pour lesquelles François Hollande s’est engagé durant sa campagne fassent partie de ce projet de loi. Cette loi ne doit pas être circonscrite à une loi sur le mariage : elle doit permettre aux LGBT d’être considérés comme des citoyennes et citoyens à part entière à titre individuel, en couple, au sein de leur famille et dans la société entière. Les parlementaires doivent ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, l’accès à l’adoption aux couples non mariés, et donner aux couples de même sexe la possibilité de créer un lien de filiation avec leurs enfants selon les mêmes modalités que celles aujourd’hui à disposition des couples hétérosexuels, dans et en dehors du mariage. Nous demandons également une réforme du partage de l’autorité parentale afin que tous les enfants soient protégés et tous les parents reconnus quel que soit le schéma familial.

François Hollande s'était engagé pour le respect des droits fondamentaux des personnes Trans avec  une réforme législative leur permettant d'avoir des papiers d'identité conformes à leur genre sans obligation de stérilisation ou de parcours médical.  Nous lui en rappelons son urgence et sa nécessité. 

La loi mettra ainsi fin aux discriminations institutionnelles dont sont victimes les LGBT et qui cautionnent aujourd’hui tous les propos et comportements lesbophobes, homophobes, biphobes et transphobes. Nous n’oublions pas que cette discrimination quotidienne est facteur de mal-être, notamment chez les jeunes qui enregistrent des taux record de tentatives de suicide, de prises de risques et de contaminations au VIH-Sida. Depuis que le débat est sur la place publique, nous donne à entendre les propos les plus infamants de la part des opposants à ce projet de loi. Ceux qui s’insurgent contre ce projet de société sont les mêmes que ceux qui s’opposaient hier au droit à l’IVG, au droit à la contraception, à la reconnaissance du divorce ou au Pacs.

C’est pourquoi nous manifesterons le 27 janvier pour l’égalité, pour le progrès social mais aussi contre toutes les discriminations, tous les discours de haine et toutes les formes d’obscurantisme.

 Manifestation pour l'égalité 27 janvier 2013

Signataires : Inter-LGBT / Coordination Lesbienne en France / SOS-Homophobie / Centre LGBT Paris-IDF / ACTHE / ID-Trans’/ AIDES / Collectif Oui oui oui / Les Enfants d’Arc-en-ciel / APGL / ADFH / Homoboulot / ALGO / Embrayage / HomoSfèRe / Mobilisnoo / Homobus / Comin-G / Gare ! / Flag ! / Popingays / Les Panthères Roses / La Nef des Fiertés / Les Enfants de Cambacéres / MAG-Jeunes LGBT / Les Effronté-e-s / Osez le Féminisme / Cadac / Collectif National Droits des Femmes / Ardhis / David et Jonathan / Beit Haverim / Carrefour des Chrétiens Inclusifs / Mouvement pour le Christianisme Social / Fédération l’Autre Cercle / Contact Paris-IDF / Equal ! / Bi-Cause / HBO / Angel 91 / Collectif LGBT de Français du monde - ADFE / GLUP / LGBT Nord-IDF / Dures à Queer / Gouines Comme un Camion / Caélif / Melting-Pomme Caen / LGP Lyon / LGP Montpellier-LR / LGP Bordeaux / Centre LGBT Normandie / AEC Toulouse / Les Bascos – Biarritz / LGP Lille / LGP Marseille / Coordination InterPride France / SOS-Racisme / LMDE / UFAL / CNAFAL / FIDL / UNL / UNEF / FSU / Union syndicale Solidaires / EELV / Jeunes Ecologistes / Jeunes Radicaux de Gauche / Centr’égaux / GayLib / La Diagonale / Jeunes Socialistes / HES / Collectif Fier-e-s et Révolutionnaires / Front de Gauche (PCF, Parti de Gauche, Gauche unitaire, Fase, Convergences et alternative, République et Socialisme, Gauche anticapitaliste, les Alternatifs) / NPA / Angel91 / HBO / Marche Mondiale des Femmes / Acceptess-T / Front Runners de Paris / Les Ours de Paris / FSGL / Rainbow Symphony Orchestra

Non-signataires mais soutenant et appelant à la manifestation : ASMF / Les Oublié-e-s de la Mémoire / Syndicat de la Magistrature / LDH / UNSA / SE-UNSA / UNSA-Education / CGT / Parti Socialiste / PRG

   

Manifestation pour l’égalité : le 27 janvier à Paris - Départ place Denfert-Rochereau, 14h

 

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 17:12

http://lesbiennesfeministesbaham.wordpress.com/2012/03/21/entretien-de-fevrier-2012-avec-le-collectif-lesbiennes-feministe-ba-ham-clfbh/

 

Pour lire le texte en ligne avec mise en page (ou pour impression en gros caractères), cliquez ici (pdf, 502 Ko). Pour imprimer le texte mis en page en brochure-cahier, cliquez ici (pdf, 464 Ko).

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Ana, exilée politique iranienne, militante féministe fait partie du collectif Lesbiennes-Feministes-ba-ham, (CLFBH) créé en février 2012. Dans cet entretien, paru dans sa première version dans Lesbia Magazine de mars 2012, elle nous présente le collectif, ses origines, ses objectifs.

   

Pourquoi avez-vous créé ce collectif ?
En 2008, lors d’un débat à l’université de Columbia aux Etats-Unis, Ahmadi nejad déclara qu’ « en Iran il n’y a pas d’homosexuels! »(sic). C’est « vrai » puisque l’Etat islamiste d’Iran les exécute, torture, viole, emprisonne, persécute et mutile. Bien évidemment en Iran, comme partout dans le monde, il y a des lesbiennes et des homosexuels. 
En 2010 des lesbiennes, des homosexuels et des trans ont voulu créer un mouvement d’exilé-e-s LGBT d’Iran. Très rapidement les lesbiennes féministes, qui d’ailleurs étaient à l’origine de ce mouvement, se sont rendues compte que ce n’étaient pas possible de lutter contre le patriarcat dans un mouvement mixte. C’est pourquoi en novembre 2010 à Frankfort nous avons tenu notre première rencontre internationale des lesbiennes d’Iran.
En France, depuis quelques années, nous avons constaté qu’il y a une vague d’exilées en raison de leur lesbianisme. Afin de rompre l’isolement dû à la brutalité de l’exil nous avons voulu créer un espace d’accueil. Car si une personne qui est dans les mouvements politiques sait et est consciente du danger et des risques qu’elle prend, deux femmes qui s’aiment et vivent leur amour dans la clandestinité totale ne se doutent parfois pas des risques et des menaces. Il y en a pourtant beaucoup. Par exemple, le régime islamiste de Téhéran, à cause des dénonciations, tend des guet-apens aux lesbiennes qui se rendent à de micro-rencontres chez les unes et les autres. Celles qui ont réussi à s’échapper ont cru au début qu’il leur suffirait de partir quelques temps de chez elles, de leur quartier et ville, ou d’aller dans un pays voisin pour être en sécurité. Mais en réalité elles n’ont pas pu rentrer et ont été forcées, sans y être préparées, de tout quitter du jour au lendemain. C’est pourquoi, l’exil est très douleureux et brutal. Tout en se battant pour régulariser leur situation administrative ici, elles sont dans l’espoir du retour proche chez elles. Nous voulons être là, les accueillir, les écouter, lorsqu’elles arrivent en France.

Pourquoi avoir nommé ce collectif Lesbiennes-Feministes-ba-ham ?
Lesbiennes-Feministes se prononcent de la même manière en persan et Ba-ham signifie ensemble en persan. Nous sommes pour la plupart nées et grandies en Iran (avec toutes ses montagnes, neiges, ressources, couleurs, ses déserts, roses, grenades… qui continuent nous rappeler le pays de l’enfance et à nous faire rêver).
Nous voulions montrer le mensonge et le ridicule des propos d’Ahmadi néjad et du régime islamiste qui dit qu’ « en Iran il n’y a pas d’homosexuel-les », tout en refusant de se revendiquer d’une quelconque nationalité. Ce dilemme nous a retardé plus d’un an pour lancer le mouvement. Mais cette réflexion était utile, car en tant que féministes nous refusons d’adhérer à n’importe quelle fiction inventée par des mâles: race, religion, nation, culture, couleur politique…. Nous ne voulons nous revendiquer d’aucune de ces institutions du patriarcat. Car celles-ci n’existent que pour enfermer et diviser les femmes. Comment se dire iranienne, française ou d’un quelconque pays, lorsque sur la planète entière seulement 1% des terres appartient aux femmes, et que les femmes n’ont aucun pouvoir politique. Nous pensons que les femmes n’ont pas de matrie (comme disent les persophones), ou bien de patrie (comme disent les francophones)
Le persan étant une langue commune parlée en Iran et dans une bonne partie d’Afghanistan et du Tadjikistan, nous avons décidé de nous organiser autour d’une communauté langagière persophone. La langue a été forgée par nos oppresseurs. Nous devons créer notre propre langage afin de nous réapproprier la langue.
Tout comme nous devons nous réapproprier notre corps qui a été marqué au fer rouge du patriarcat. En Iran, nous étions condamnées à porter le voile qui nous a déformé le corps et l’esprit. Pour ma part, il m’a fallut beaucoup de temps pour me réapproprier mon corps. Peut-être aussi est-ce pour cela je suis restée aussi longtemps étrangère à moi-même.


Comment sont reçues les lesbiennes exilées d’Iran en France ?
Depuis l’élection de Sarkozy en mai 2007, l’accueil des demandeuses et demandeurs d’asile en France est inhumain. Cela touche aussi les lesbiennes exilées. Le manque de moyens dans lequel l’Etat français contraint les travailleuses-eurs sociaux d’accueillir les demandeuse-eurs d’asile est lamentable. L’attente pour l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) est très longue. Et parfois les demandes sont rejetées.
En ce qui concerne les associations françaises, il n’y a pas grand chose, à part le RAJFIRE (Réseau pour l’Autonomie Juridique des Femmes Immigrées et Réfugiées) et surtout l’ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des Personnes Homosexuelles, Transexuelles à l’Immigration et au Séjour) qui aident à la régularisation des situations administratives des femmes lesbiennes. L’Association des Femmes Iranienne pour la Démocratie (LFID) accompagne les femmes dans leur démarches administratives, santé….
Sur le plan politique il y a un manque d’intérêt, d’échange, de curiosité et de solidarité de la part de la communauté lesbienne française envers les problématiques des femmes d’ailleurs et des nouvelles arrivantes.

Quelle est la situation des femmes en Iran et en Afghanistan ?
Comme partout dans le monde les femmes subissent la violence des hommes, la contrainte au mariage, à l’enfantement et à la maternité, à l’hétérosexualité, le viol, la prostitution…
Il y a en plus la violence de la religion, institutionnalisée par l’Etat islamiste. L’apartheid sexiste imposé aux femmes. La loi soumet les femmes a un statut de mineures à vie. Une fille peut être légalement contrainte au mariage dès 9 ou 13 ans, sous le contrôle du père. Une fois mariée, la femme perd toute liberté en passant sous le tutorat de son mari : légalement elle ne peut ni voyager seule, ni étudier, ni travailler sans l’accord du mari. Une femme seule (= sans homme) ne peut pas dormir à l’hôtel. La part d’héritage d’une fille est moitié de celle de son frère. Le témoignage en justice de deux femmes égal celui d’un homme. Un homme peut tuer son épouse en prétextant qu’elle est adultère. Alors qu’une femme qui tue pour se défendre d’un violeur sera condamnée à mort par la justice. Dans ces pays les femmes accusées d’adultère sont lapidées.
Puis il y a des violences qui sont plus spécifiques :
En Afghanistan, les Talibans menacent, attaquent et torturent les petites filles qui vont à l’école. Ils les brûlent par l’acide, leur coupent le nez, l’oreille…
En Iran une femme mariée à un étranger, même vivant dans le pays, ne peut transmettre sa nationalité et ses droits à ces enfants. Or en Iran il y a 4 millions de personnes afghannes exilées et immigrées, et beaucoup de mariages mixtes. Les enfants des femmes iraniennes sont privés d’école !
En Iran, la première violence est le voilement obligatoire de toutes les femmes. Nous le condamnons et luttons contre le voile de toutes nos forces. Le voile est le drapeau de l’appropriation par les hommes du corps des femmes. Le voile est comme l’étoile jaune que les Nazis obligeaient les juifs à porter. En même temps que le voile cache les femmes, il les désigne comme le « Sexe », et par la même les sexualise. Dès neuf ans, une petite fille a un corps sexué, sexualisé et obligé de disparaître sous le voile. Par conséquent elle peut être obligée au mariage. Ainsi, dans ces deux pays la pédocriminalité est légalisée : les petites filles sont mariables, à partir de 9 ou 13 ans.
Les corps des femmes sont les champs de batailles des hommes: ils les voilent, violent, invisibilisent, achètent, vendent, torturent, lapident…

recolte.jpgEt la situation des lesbiennes ?
Les lesbiennes et les homosexuels sont l’objet de violences spécifiques. Dans la loi islamique, si quatre hommes témoignent de l’homosexualité d’une femme ou d’un homme (relation intime entre deux personnes de même sexe), la personne est condamnée à mort. En Afghanistan, aussi bien le gouvernement que les Talibans enterrent les personnes homosexuelles et font s’écrouler un mur sur elles. En Iran le régime islamiste les tue par pendaison. Exécutions, tortures, viols, emprisonnements, persécutions, mutilations psychologiques et corporelles (électrochocs, injections d’hormones et de psychotropes, culpabilisation fondée sur les croyances religieuses…) menacent la vie des hommes et femmes homosexuelles depuis plus de 30 ans en Iran.
En Iran, le « changement » de sexe est largement imposé et pratiqué par tout l’appareil d’Etat islamiste (Ayatollahs, médecins, administrations…). Car le régime islamsite dit que si une femme en aime une autre, c’est qu’elle aurait dû naître homme (c’est donc une erreur de la nature qu’il faut corriger ! Mais, d’un clin d’oeil le dieu disparaît et la nature prend sa place et devient fautive). Donc il oblige la lesbienne à prendre l’apparence d’un homme: par des injections hormonales, ablation des seins… Si un homme en aime un autre, il aurait dû naître femme, donc, par les hormones ils lui font gonfler les seins, on lui enlève le pénis… A la fin ils créent des individu-es sans aucune identité. Ces personnes ne peuvent plus avoir de quelconques relations sexuelles, car leur corps est marqué par les bistouris chirurgicaux. A la place du sexe ils leur a laissé des trous. Des personnes qui ne savent qui elles sont. Elles n’ont aucun accès au marché du travail, rejetées par leur famille et la société, elles se retrouvent sur le « marché » de la prostitution. Et malheureusement dans beaucoup de cas, elles finissent par le suicide. Tout cela parce que dans la société islamiste ils ne veulent pas sortir du schéma homme/femme, ils ne veulent pas remettre en question la construction sociale des sexes. Pour eux la société est faite des femmes et hommes marquées et chargées sexuellement dans une relation hétéro-androcentrique.

Quels sont vos objectifs ?
Nos buts sont :
Rendre visibles les lesbiennes nées dans les pays persophones.
Accueillir de nouvelles arrivantes contraintes à l’exil en France. Leur offrir un espace d’écoute, d’entraide et d’échanges afin de rompre l’isolement dû à la brutalité de l’exil.
Les accompagner, informer et soutenir : traduction de documents, informations sur les droits, accompagnement dans les démarches administratives (régularisation, santé, logement, recherches de formations et de travail)
Dénoncer l’apartheid sexiste dans ces pays: en premier lieu la lutte des femmes de là-bas pour se libérer du voile et de ses conséquences.
Faire prendre conscience aux femmes et féministes d’ici du danger de l’islamisme rampant en Europe. Et leur demander de soutenir la lutte des femmes contre l’apartheid sexiste : le voile, le mariage forcé, la mutilation sexuelle, crimes dits d’ « honneurs », le viol, le trafic des enfants et femmes pour la prostitution (y compris vers les pays riches : Europe de l’Ouest, pays arabes du Golfe Persique, Amérique du Nord).
Relayer ici les luttes féministes de là-bas.


Quelles sont vos revendications politiques ?
Lutter contre la misogynie et la haine des lesbiennes ici et là-bas.
Dénoncer et lutter contre les violences des hommes contre les femmes. Violences basées sur la religion. Violences légalisées par l’État islamiste.
Dénoncer les violences spécifiques contre les lesbiennes et les homosexuels.
Créer un espace d’échanges, de réflexions et de revendications politiques pour lutter contre toutes les institutions du patriarcat ainsi que ses outils.

oppression.jpgQuel message souhaites-tu adresser aux lesbiennes en France ?
Tant que les femmes ne se constitueront pas en classe des femmes on ne pourra pas se débarrasser du patriarcat et de ses institutions qui organisent les violences des hommes contre les femmes. Tant que nous adhérerons à toutes les fables et fictions (pays, nation, communauté, culture, tradition, religion, institutions, mariage, État, patrie, race, partis politiques etc…) inventées par les hommes, pour visser, diviser et subdiviser les femmes, rien ne changera pour elles. En adhérant à leurs fictions, elles se soumettent à la politique des hommes contre l’intérêt de notre propre classe.
Nous nous ne nous déchaînerons que lorsque nous ne nous retrancherons plus derrière les fictions des hommes, fictions qu’ils ont inventées pour nous aliéner. Comment peut-on se dire contre le patriarcat et en même temps croire à ses fictions ? Si des lesbiennes, comme des homosexuels, continuent à revendiquer le mariage, la GPA (gestation pour autrui1)… Si certaines sabotent la lutte féministe en se cantonnant dans l’opposition « blanches » / « racisées » au nom de l’apartenance à une quelconque culture, religion, communauté, nation, couleur de peau… Ou bien celles qui soutiennent et relayent ces discours par ignorance et lâcheté… Qu’est-ce qu’elles ont compris du fonctionnement du patriarcat, et par conséquent de la lutte féministe ? C’est le patriarcat qui a inventé la notion de « race » pour justifier la traite, l’extermination et la colonisiation d’autres humains. Sinon comment la couleur de peau ou la religion peut-elle constituer la « race »??!
Femmes ! Laissons ces fictions de coté ! Unissons-nous dans la classe des Femmes. Pour changer le monde ! 

Comment vous contacter ?
Vous pouvez nous écrire un courriel à lesbiennesfeministes-ba-ham@riseup.net pour vous tenir informées. L’adresse de notre blog est http://lesbiennesfeministesbaham.wordpress.com Nous agissons avec nos propores moyens qui sont très limités. C’est pourquoi il faut être patiente. 

Fevrier 2012
Propos reccueillis par Olympe

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 19:24

http://www.huffingtonpost.fr/christine-pedotti/mariage-pour-tous-les-femmes-vont-se-reveiller-avec-une-sacree-gueule-de-bois_b_2463349.html?utm_hp_ref=france

 

antisex3.GIFJ'aurai mis longtemps à comprendre pourquoi les différentes prises de positions des autorités religieuses sur le "mariage pour tous" me mettaient si mal à l'aise. C'est vrai, je ne suis pas homosexuelle, et pourtant, je ne pouvais vaincre le sentiment que c'était contre moi qu'on en avait. J'ai d'abord essayé de penser que ce n'était qu'un pur sentiment de solidarité ou même de compassion (souffrir avec), mais je devais à la simple honnêteté de constater, que c'était bien à titre personnel que j'éprouvais un tel malaise.

Ce qui m'a alerté définitivement, c'est l'allégresse avec laquelle le pape Benoît XVI a repris à son compte les arguments du Grand Rabbin Bernheim. Cette fois, j'avais la clé de compréhension qui me manquait et tout se mettait en ordre.

Pour le dire en quelques mots, c'était l'union sacrée des patriarcats qui s'exprimait là, cet antique système de pouvoir masculin où les hommes ont la main sur le corps des femmes. En effet, à propos du mariage des personnes de même sexe, qu'entend-on, en une splendide unanimité de la part de nos différents responsables religieux, évêques, rabbins, imams? Une formidable ode à la différence, à l'altérité, à la complémentarité, ode chantée par des hommes qui, en leur système de pouvoir, n'accordent nulle place aux femmes.

Moi qui suis catholique, je sais comment la soi-disant beauté de l'altérité et la complémentarité sont gérées dans l'Église catholique. Le pouvoir est aux hommes, de droit divin, paraît-il, et le service aux femmes. Les hommes sont la référence, les femmes, la différence. Les femmes sont priées de demeurer là où Dieu et leur nature les ont mises, au service de leur famille, de leurs époux, de leurs enfants. Et l'on fait l'éloge de la tendresse des femmes, de leur don "naturel" pour le soin, afin de mieux les exclure du monde du pouvoir et de la décision, réservé à ceux qui sont par leur virilité les plus à même d'exercer au nom d'un Dieu, lui aussi très masculinisé, les responsabilités.

Évidemment, ce vieux discours patriarcal est difficile à porter dans le monde de la modernité occidentale où les femmes échappent à leur prétendue vocation naturelle de "vierge et mère" pour devenir, juge, flic, ministre, pilote d'avion, patronne des patrons... ce qui ne les empêche d'ailleurs pas d'être femmes, et éventuellement, si elles n'ont choisi, mère.

Récemment, on a cependant entendu ce discours s'exprimer à travers la vertueuse levée de boucliers autour de l'introduction d'une réflexion sur le genre dans les manuels des lycéens. Ah, le genre ! Nouvel épouvantail que brandissent nos bons évêques. Voilà que l'on enseignerait ceci aux enfants: ce que sont les hommes et les femmes ne tiendrait pas seulement à ce qu'ils ont dans le slip ou la culotte (c'est-à-dire à leur "nature") mais aussi à la façon dont ils sont modelés et éduqués par leur famille et leur société... "Ne pleure pas mon fils, tu n'es pas une fille!" Voilà sans doute une illustration de la différence naturelle des sexes et des genres. À moins qu'il ne faille dire: "Ne pleure pas mon fils, tu n'est pas une tapette..."?

Je vais à la conclusion: ce que défendent les hommes de religion dans cette affaire de mariage pour tous, ce n'est pas l'institution du mariage mais le patriarcat. S'ils défendent la différence des sexes, c'est pour mieux assigner les femmes à leur "ordre naturel", celui de la procréation, de la modestie et du silence. Et le pire, c'est que c'est au nom de la défense des enfants, que ces hommes de religion mobilisent les femmes dans un combat qui in fine est un combat contre elle-mêmes. La manœuvre est, d'un point de vue stratégique, admirable.
Femmes de toutes les religions, femmes catholiques, mes sœurs, nous allons nous réveiller avec une sacré gueule de bois!

Et vous, frères et sœurs, homosexuel-le-s, pardonnez-nous ce qu'au nom d'une vérité qu'ils prétendent anthropologique mais qui n'est que la défense de leur pouvoir, les hommes de religions disent de vous.

Christine Pedotti, intellectuelle catholique, co-fondatrice du Comité de la Jupe.
Le Comité de la Jupe lutte contre la discrimination à l'égard des femmes dans l'Église catholique.

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