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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 22:38

http://www.animalequality.net/news/twelve-animal-rights-activists-arrested-spain

 

bannerfacebookingles-1.jpgLe 22 juin, des raids ont eu lieu chez des militant-e-s des associations Igualdad Animal et Equanimal. 12 militant-e-s ont été arrêté-e-s, amené-e-s devant la cour de St Jacques de Compostelle et accusé-e-s de crime contre l'environnement, désordre public et association criminelle.

A l'origine de ces arrestations, il y la libération de 20.000 visons en 2007. Les associations affirment ne pas être impliquées dans ces libérations.
 
Des manifestations de soutien auront lieu demain, vendredi 24 juin, en Espagne. Les deux associations ont tenu une conférence de presse le 22 juin.


L'avocat qui assiste les militant-e-s a fait savoir qu'ils étaient détenu-e-s dans des conditions correctes...si ce n'est qu'il ne leur a pas été donné une nourriture végétalienne. Certains militants ont refusé de se nourrir jusqu'à ce qu'on leur donne une nourriture adéquate.

Les militant-e-s sont pour le moment tenus au secret, ce qui est la procédure habituelle avant d'être entendu par le juge.

Si vous parlez espagnol, vous pouvez contacter les commissariats de police, pour dire que vous vous inquiétez de la santé des militant-e-s, en particulier pour Sharon Nunez Gough, qui a des problèmes de santé.

Téléphones :

- Comandancia de la Guardia Civil A Coruña, 0034 981 16 78 00, où sont retenus les militants : Sara, Olaia, Eneko, José Ramon, Eladio, Rafael, Jennifer y Borja

- Comandancia de la Guardia Civil Santiago de Compostela, 0034 981 581 611, où sont retenus Jose, Sharon y David.

=> Celles et ceux qui ont un compte facebook peuvent avoir des nouvelles en s'inscrivant sur les pages d'Igualdad Animal / Animal Equality :
en espagnol : https://www.facebook.com/IgualdadAnimal
en anglais : https://www.facebook.com/AnimalEquality

Une pétition demandant la libération des militant-e-s a été mise en ligne : http://www.thepetitionsite.com/1/free-the-spanish-12---animal-rights-activism-is-not-terrorism-libertad-para-los-activistas/

Faites circuler ces informations au maximum et organisez dans les jours et semaines à venir des actions de solidarité. 

La solidarité est une arme ! Liberté pour les 12 activistes espagnols !





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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 21:08

http://antifasrusses.samizdat.net/?p=750 et http://khimkibattle.org/?p=1707&lang=fr

 

Aujourd’hui, dimanche 14 novembre, malgré l’hostilité et l’agressivité de la sécurité du plus grand et du plus célèbre musée de Paris, nous avons ajouté symboliquement une œuvre à l’exposition que le Louvre propose dans le cadre de l’année croisée France-Russie. Nous sommes intervenus au Louvre pour manifester notre solidarité à Alexeï Gaskarov et Maxim Solopov, deux militants antifascistes qui ont été emprisonnés pour leur seul engagement politique, et pour montrer notre soutien aux citoyens et aux journalistes russes qui s’opposent à leur gouvernement. 

Nous avons déployé un tableau intitulé La Bataille de Khimki, où figurait la foule des opposants massée devant la mairie de Khimki, elle-même ceinte de l’autoroute que révélait peu à peu un bulldozer, marqué du logo de Vinci et conduit par Vladimir Poutine. Un groupe de néonazis était posté à droite du tableau, rappelant l’utilisation qu’en a faite l’entreprise chargée de l’abattage des arbres de la forêt et la complaisance du gouvernement russe à l’égard de l’extrême droite. Les journalistes étaient présents dans la foule des opposants, portant les marques des agressions que plusieurs d’entre eux ont subies sans que leurs agresseurs soient jamais inquiétés. Quant aux deux militants antifascistes, ils ont été symboliquement recouverts de barreaux qui rappelaient à la fois les deux mois de détention préventive qu’ils ont dû endurer et le risque qu’ils courent d’aller en prison pour sept ans, au terme de leurs procès qui doivent s’ouvrir prochainement.

Le gouvernement français et l’industrie française collaborent avec un gouvernement totalitaire en Russie, qui bâillonne, emprisonne et assassine ceux et celles qui, pour défendre leurs idées antifascistes et écologistes, refusent d’accepter sa politique. Face à cela, nous réclamons l’abandon complet et définitif du projet d’autoroute à Khimki et exigeons l’arrêt des poursuites contre Maxim et Alexeï.

 

Vidéo de l'action

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 22:59

http://endehors.net/news/des-grenades-explosives-tirees-sur-des-manifestants

Lu sur Indymédia Paris : A Lorient, lors d’une manifestation pacifique le 19 octobre 2010, les crs/ gendarmerie lancent des grenades explosives sur la foule. 

 

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 18:21
"La scène se passe hier (mardi 12 octobre, ndlr), vers 19h30-20h à Bastille à Paris", explique au Post Hugo Hayat, l'homme qui a filmé la séquence ci-dessous. Sur cette vidéo postée sur le compte Dailymotion de l'agence de presse Moas Press, on voit un journaliste recevoir des coups de matraque de la part des CRS.

Ce journaliste travaille à Canal +, il s'appelle Thierry Vincent. Il témoigne pour Le Post.
(Source: Moas Press)
1. Le journaliste de Canal + : "Je n'avais jamais vécu ça"

Thierry Vincent, journaliste à Canal +, raconte: "Je suis souvent allé dans des manifs violentes dans le cadre de mon métier, je n'avais jamais vécu ça".


Expliquez-nous le contexte de cette vidéo..

"Cette scène s'est passée mardi vers 20 heures à Bastille (à Paris, ndlr). J'étais allé manifester en tant que simple citoyen. Puis on s'est retrouvé avec des amis. D'un coup, j'ai vu qu'il y avait des échauffourées de l'autre côté, alors j'ai sorti ma carte de presse. On m'a laissé passer derrière, mais c'est lorsque j'ai voulu repartir que cela s'est compliqué."

C'est-à-dire ?
"Sur cette vidéo, je suis énervé car avant j'ai déjà pris des coups de matraque. J'ai vu Hugo Hayat (le cameraman qui a filmé les images), et je lui ai donné l'autorisation de filmer."

Avez-vous déjà vécu ça lors de précédentes manifestations ?
"Je suis souvent allé dans des manifs violentes dans le cadre de mon métier, mais je n'avais jamais vécu ça. D'habitude, les CRS nous laissent passer, au pire ils nous demandent de nous mettre sur le bord. Je pensais que la carte de presse était censée protéger les journalistes.... Car je répète, je n'étais pas du côté de ces manifestants, je n'en faisais pas partie."

Quelles suites voulez-vous donner à cette affaire ?
"Aucune je pense. Ce matin, je suis arrivé tranquillement à la rédaction. J'ai un peu mal au genou, mais c'est plus de la violence psychologique. J'ai été choqué. Pour tout vous dire, j'ai mal dormi cette nuit."

2. Le caméraman: "Les policiers ont tout de suite chargé"

Joint par Le Post, Hugo Hayat, celui qui a filmé la scène pour Moas Press, revient également sur le contexte dans lequel s'est déroulée cette scène. "Cela s'est passé vers 19h30-20 heures hier à Bastille à Paris. Il y avait environ 300 manifestants qui restaient sur cette place. Ils étaient réunis autour d'un feu de joie. Les pompiers sont arrivés pour éteindre le feu, mais ils ont été bloqués par les manifestants. Mais c'était pacifiste".

Le caméraman poursuit: "Les policiers ont tout de suite chargé. La consigne c'était on dégage tout le monde, et on frappe tout de suite. C'était assez violent".

"Quand je vois Thierry Vincent, je le filme, on comprend qu'il s'est déjà fait molester avant. Beaucoup de photographes et d'autres personnes ont aussi été victimes de ces violences", explique Hugo Hayat, qui précise qu'il diffusera d'autres vidéos dans la journée.

3. La préfecture de police, pas encore (?) au courant d'échauffourées


Contactée par Le Post, la préfecture de police de Paris nous a indiqué ne pas avoir eu connaissance "pour l'instant" d'échauffourées dans ce quartier de Paris, mardi soir, mais qu'elle compte refaire un point rapidement.

Mise à jour mercredi 13 octobre à 15h50: Moas Presse vient de publier une autre vidéo sur laquelle on voit un journaliste de TF1 (selon l'agence de presse) pris lui aussi à partie par les CRS mardi.

Mise à jour jeudi 14 octobre à 10h30: Mercredi, le préfet de police de Paris a décidé de saisir l'Inspection générale des services (IGS), "suite à ces images, et afin de faire toute la lumière sur cette affaire".
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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 19:25

27 juillet 2010 à La Courneuve (93)

En bas de la tour Balzac, dont ils ont été expulsés, des familles, des femmes et des enfants sans logement sont évacués par des CRS.

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 19:44

sol-khimki2

Appel à des Journées d’action internationales pour Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov les 17-20 septembre 2010

sol-khimki1Le 28 juillet 2010 plus de 200 personnes, jeunes antifascistes et anarchistes ont mené une manifestation spontanée devant la mairie de Khimki (la banlieue nord de Moscou), à la défense de la forêt de cette ville qui a été abbattu au profit du grand business. L’action lors de laquelle plusieurs vitres ont été brisées, a trouvé un large écho. De leur côté, les autorités y ont répondu par des répressions. Au lendemain de l’action deux militants des mouvements sociaux connus, Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov ont été arrêtés. Ils sont menacés de 7 ans de prison pour vandalisme bien qu’il n’y ait pas de preuves de leur complicité à des actes illégaux. D’autres militants, surtout des antifascistes, subissent des poursuites policières. 

La lutte pour la conservation de la forêt de KhimkI dure déjà depuis trois ans. D’après les projets des autorités, c’est à travers de cette forêt que doit être construite l’autoroute à péage Moscou-St-Petersbourg, la première de tel type en Russie; ce qui menera à une dégradation de la situation écologique locale et privera les moscovites et les banlieusards d’une zone de recréation en plus. Malgré l’existence des plans alternatifs pour l’autoroute qui permettraient de se passer d’une déforestation et au dépit des protestations actives des écologistes et de la population locale, les autorités ont refusé d’y prêter l’oreille. Au contraire, elles ont fait plusieurs démarches visées à imposer le silence aux contestateurs.

Plus d’une fois les autorités de Khimki (en concertation avec la compagnie de bâtiment chargée des travaux) ont recouru à la violence contre les défenseurs de la forêt de la ville: en négligeant l’opinion publique, en refusant de permettre des actions de protestation, en appellant les nationalistes à disperser les piquets des écologistes et des habitants de la ville, en arrêtant illégalement et en attaquant les journalistes. Des “personnes inconnues” ont mutilé le rédacteur en chef du journal local “Khimkinskaïa Pravda” Mikhaïl Beketov qui avait âprement critiqué les autorités, et ils ont assassiné le metteur en pages d’un autre journal d’opposition, Sergueï Protazanov.

Après l’action du 28 juillet 2010 la police russe et les services secrets ont déclenché une chasse aux antifascistes sans précédents. Les personnes une fois signalées à l’attention du Centre anti-extrémiste et du Service fédéral de sûreté (l’ex-KGB) en tant qu’antifascistes, sont amenées de force aux interrogatoires, les visites à domicile illégales se tiennent chez eux; il y a des cas des pressions physiques atroces pour arracher des dépositions dont l’instruction a besoin.

Ayant peur d’une vague montante des protestations contre la déforestation, les autorités ont enfin reculé en exprimant la volonté de reviser le projet de l’autoroute. Mais il n’y a pas lieu de crier victoire. Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov sont toujours en prison sans droit, pris en ôtage par les autorités.

A la fin septembre se tiendra la prochaine audience pénale qui devra prononcer sur une mise en liberté d’Alekseï et de Maxime dans l’attente du jugement. Tous ceux qui s’inquiètent de leur sort, doivent faire tout leur possible pour les arracher de la prison. La Campagne pour la mise en liberté des ôtages de Khimki appelle à des Journées d’action internationales les 17-20 septembre 2010 pour mettre de la pression sur les autorités russes en vue d’obtenir la libération d’Alekseï et de Maxime.

Nous appelons à organiser des manifestations devant les ambassades, les consulats, les missions économiques et culturelles de la Fédération de Russie, aux événements publics et culturels qui ont des rapports à la Russie, tout comme d’envoyer des télécopies et des lettres au tribunal, au Parquet et au gouvernement russes (la journée principale de la campagne fax sera lundi le 20 septembre). Les adresses nécessaries et les détails supplémentaires sur les répressions en Russie seront bientôt communiqués. Vous pouvez les trouver aussi sur notre site web: http://khimkibattle.org en anglais, allemand, français et russe.

Unissez-vous à l’action !

La Terre d'abord a édité ce tract :

sol-khimki4

Cliquez dessus pour l'agrandir.

Lire leur article sur la campagne internationale.

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 19:46
http://www.bastamag.net/article1111.html
Par Ornella Guyet - 8 juillet 2010

Les cinq jeunes accusés de Villiers-le-Bel ont écopé de trois à quinze ans de prison après deux semaines d’un procès hallucinant. Présomption d’innocence piétinée, droits de la défense battus en brèche, preuves objectives inexistantes, verdict rendu à la sauvette… Récit d’un procès joué d’avance, qui marque un sombre et inquiétant tournant de ce qui reste de l’Etat de droit.

Le 25 novembre 2007, deux adolescents de quinze et seize ans, Lakhami et Moushin, trouvent la mort dans une collision entre leur mini-moto et une voiture de police. S’en suivent trois jours d’émeutes à Villiers-le-Bel, expression de la colère des habitants contre ce qui apparaît alors comme un énième et dramatique abus policier dans un quartier quotidiennement confronté aux contrôles au faciès, aux humiliations et aux arrestations arbitraires. Au cours de ces trois jours, une centaine de policiers sont blessés, notamment par des tirs de chevrotine. C’est la première fois depuis longtemps qu’autant de policiers sont blessés.

Procès équitable ou injonction présidentielle ?

« Ce qui s’est passé à Villiers-le-Bel n’a rien à voir avec une crise sociale, ça a tout à voir avec la voyoucratie, estime Nicolas Sarkozy, le 29 novembre (à peine quatre jours après la mort des deux jeunes), devant un auditoire de 2000 policiers. Tout sera mis en oeuvre pour retrouver [les tireurs]. Je réfute toute forme d’angélisme qui vise à trouver en chaque délinquant une victime de la société, en chaque émeute un problème social. Mettez les moyens que vous voulez (...), ça ne peut pas rester impuni, c’est une priorité absolue. Nous retrouverons les tireurs un par un et pour eux ce sera la cour d’assises. » Le Président de la République précise qu’il a fixé « un objectif de résultat » pour punir les émeutiers qu’il qualifie de « voyous déstructurés, prêts à tout » et de « trafiquants ».

Le chef de l’Etat lui-même appelle à passer outre toute logique judiciaire qui « subordonne la punition à l’existence d’un coupable avéré, qui encadre la recherche de ce coupable de certaines règles de procédure, et qui consent donc à l’impunité si l’enquête dans les règles n’aboutit pas », rappelle le philosophe Pierre Tévanian. « Le président a d’emblée substitué une logique de catharsis, faisant de la punition un impératif à ce point catégorique qu’il autorise les enquêteurs à utiliser "les moyens qu’ils veulent". » [1]

Dénonciations anonymes

Deux ans et demi après ce discours présidentiel, tandis que les policiers responsables de l’accident sont toujours en fonction, les coupables des tirs sont tout trouvés. Ils sont cinq, jeunes, arrêtés dans des conditions rocambolesques lors d’une vaste rafle, le 18 novembre 2008. Quatre sont mis en examen pour « tentative de meurtre sur fonctionnaires de police dans l’exercice de leurs fonctions en bande organisée », et un pour complicité. Problème : aucun élément matériel ne pèse contre eux. Reste d’éventuels témoignages. Des trésors d’imagination vont être nécessaires pour convaincre des témoins de les accuser.

C’est donc uniquement sur la base de ces témoignages, dont plusieurs anonymes, qu’Abderhamane Kamara (29 ans), Adama Kamara (29 ans), Ibrahima Sow (26 ans), Maka Kanté (23 ans) et Samuel Lambalamba (24 ans) sont condamnés à l’issue d’un procès qui s’est déroulé dans une atmosphère très tendue et d’une instruction menée par la juge qui, en octobre dernier, a prononcé un non-lieu contre les policiers responsables de l’accident dans lequel sont morts les deux jeunes habitants de Villiers. Le non-lieu a, depuis, été annulé en appel. Les cinq jeunes ont, eux, écopé de respectivement, quinze, douze, neuf et deux fois trois ans de prison.

Dès le premier jour, le décor est planté. Après avoir subi les contrôles des sacs aux rayons X, on se heurte à deux cordons de policiers et CRS qui filtrent l’accès de la salle d’audience, censée être publique. Si les parties civiles, dont plusieurs sont en uniforme d’apparat, ne rencontrent aucune difficulté pour entrer, les familles des accusés et certains témoins n’ont pas cette chance. Très vite, les avocats de la défense protestent face à ce « quasi huis-clos », menaçant de quitter le prétoire si les portes ne sont pas ouvertes. En vain. Les barrages filtrants demeureront pendant les deux semaines d’audience. Les familles doivent s’organiser pour y assister à tour de rôle, alors que les journalistes occupent deux des cinq bancs côté soutiens, et aucun côté parties civiles.

Des accusés issus des classes populaires

Les accusés sont invités à se présenter. Tous sont fils d’immigrés africains et issus de milieux très populaires. Les frères Kamara – qui vont être les plus « chargés » – sont décrits comme des « leaders » dans la cité. Adama Kamara a suivi le parcours typique du jeune soucieux d’« intégration » : après avoir commis quelques bêtises de jeunesse, il est désormais père au foyer, a tenté de monter une entreprise de sécurité et s’est un temps lancé en politique aux côtés du PS puis de l’UMP. Il est l’un des organisateurs des marches silencieuses qui ont suivi l’accident de novembre 2007. Ali Soumaré (élu PS au Conseil régional) a témoigné en sa faveur, de même que Jean-Marc Lafaye, un policier qui a créé la police de proximité sur Villiers-le-Bel et monté un club de foot avec l’aide d’Adama et d’autres jeunes. Le policier assure ne pas croire en la culpabilité d’Adama.

Maka Kanté arrive au tribunal en chemise blanche. Avant son incarcération, il avait entamé une prometteuse carrière footballistique. Il s’exprime dès le premier jour d’une voix claire sur les raisons de sa présence dans le box : « Je suis Noir, je suis musulman et sans diplôme. Cela ne fait pas de moi un tueur ni un chef de gang ». Ce jeune homme, très fier, n’hésite pas à citer Nelson Mandela au moment de demander son acquittement : « Toute personne qui condamne un être humain fait preuve d’une certaine étroitesse d’esprit. » Incarcéré pendant deux ans et demi, dont onze mois en isolement, sans raison, il en a profité pour lire, beaucoup. La prison s’est soldée par une improbable rencontre : celle de Benjamin Rosoux, l’un des inculpés de Tarnac, avec qui Maka a cosigné une tribune dans Le Monde le 23 novembre 2009. « Il s’agira de faire un exemple pour toute la jeunesse révoltée de ce pays : "N’espérez même pas pouvoir vous défendre ! Nous jouissons de l’impunité totale, vous risquez des peines énormes. Vous êtes pieds et poings liés", semblent hurler tous les pouvoirs réunis en une seule et même chorale infernale », écrit-il alors. Prémonitoire.

Aucun élément matériel

Alors qu’aucune preuve matérielle n’existe contre lui et ses amis, les voilà pris dans un engrenage dont l’issue ne peut être que leur condamnation. A la sortie d’une audience, Mathieu Rigouste, auteur de L’ennemi intérieur [2], livre son sentiment sur ce à quoi il vient d’assister : « Ce qui est en jeu, c’est le maintien de la cohésion dans l’appareil de pouvoir. Il y a une contradiction interne dans les appareils répressifs – la police et l’armée – qui oblige le pouvoir à leur fabriquer une légitimité pour ne pas que leurs agents le lâchent et se retournent contre lui. Le pouvoir travaille donc en permanence à ce que la police soit dissociée du peuple, à ce qu’elle ait l’impression que le peuple est forcément contre elle et que le seul moyen pour elle d’être protégée c’est de rester groupée autour du bloc de pouvoir. C’est ce qui se joue là. On veut s’assurer qu’il n’y aura pas de rupture de rang dans la police, donc on met en place une sorte de sacrifice, on sert sur un plateau un bouc émissaire qu’on purge publiquement pour célébrer le règne et la cohésion de l’appareil de répression. » Il fallait donc tout mettre en œuvre pour maintenir cette cohésion, surtout en période de profonde crise. Quitte à piétiner toute idée de justice impartiale.

L’accusation ne repose que sur des témoignages anonymes, obtenus contre promesse de rémunération, et sur des témoignages douteux de co-détenus - dont l’un a cherché un contact direct avec le cabinet de Sarkozy pour être « protégé » - et de co-accusés, à qui on a promis des inculpations pour des faits moins lourds en échange de noms. Ces derniers témoignages sont tous contradictoires ou relatent des « on dit » et des « rumeurs », selon le mot même des témoins. Mais les accusés ne se nomment ni Eric, ni Liliane : pour eux, rumeurs et ragots se muent en pièces à conviction.

Les témoignages sous X : une aberration judiciaire

Reste le témoignage anonyme, « sous X ». Introduit dans le Code de procédure pénale en 2002, il ne peut être le seul ressort d’une condamnation. Pourtant, force est de constater qu’ici, les témoins sous X auront probablement joué un rôle crucial dans l’intime conviction des jurés. Un rôle critiqué par le Syndicat de la magistrature : « Quand on sait qu’un témoignage est fragile par définition (subjectivité, mémoire, intérêt à dire une chose plutôt qu’une autre...), quand on sait que le témoignage "sous X" l’est plus encore (déclarations plus floues - et donc plus difficilement vérifiables - pour éviter l’identification du témoin, effet de déresponsabilisation de l’anonymat), on peut penser que le témoignage anonyme rémunéré - objectivement intéressé, donc - est une aberration judiciaire. Il n’est pas anodin qu’une telle aberration ait surgi dans cette affaire où, parce qu’il était question de policiers d’une part et de "jeunes de cité" d’autre part, tout était permis : "Mettez les moyens que vous voulez..." Au fondement du droit, de la justice et de la démocratie, il y a pourtant cette idée forte : la fin ne justifie pas les moyens.  » [3]

Le lundi 28 juin, les fameux témoins anonymes sont donc très attendus. De nombreux journalistes parcourent la salle des pas perdus. Les cameramen se battent pour photographier les écrans. Pourtant, sur quatre témoins prévus, un seul viendra. Leur absence contribue à faire monter d’un cran le climat de psychose qui entoure le procès. Depuis le début, l’accusation ne cesse de rappeler «  l’intention meurtrière » des émeutiers, qui « ont mis en place un mouvement tactique » contre une compagnie de CRS, transposant à Villiers-le-Bel pendant deux jours des scènes de «  guerre ». Celles-ci ont été comparées par certains policiers avec les combats entre Hutus et Tutsis (les Hutus étant les émeutiers, bien entendu). Voilà le « terrorisme que vivent les habitants de Villiers-le-Bel », selon maître Liénart, avocat des parties civiles policières.

Et le policier à la barre d’expliquer que le témoin sous X qu’il a interrogé refuse de se présenter, mu par « un sentiment de peur indépassable », suite notamment à un meurtre par balles (deux jours plus tôt, dans la commune) pourtant sans rapport avec le procès. Le seul qui accepte de témoigner ce jour-là est un indic de la brigade des stups. La défense, qui demande si les refus de comparaître ne seraient pas liés au fait que les témoins n’ont pas été payés, n’obtient pas de réponse [4].

Un procès expéditif

Le procès aurait dû s’étendre sur trois semaines pour se donner le temps d’entendre tous les témoins. Il n’en durera que deux, comme initialement prévu. La défense est en permanence pressée par la présidente du tribunal de faire vite, rappelée à l’ordre quand elle insiste trop pour obtenir des réponses de témoins parfois peu coopératifs. «  L’accusation était reine », soupire un avocat de la défense, dans l’attente du verdict. Pendant son réquisitoire, l’avocat général balaie les éventuelles réticences des jurés : « Bien sûr vous allez commettre une erreur judiciaire. Parce que les tireurs n’étaient pas cinq, ils étaient plus nombreux. Ils ne sont pas tous dans le box. Elle est là l’erreur judiciaire. » Et de requérir de sept à vingt ans de prison. Plaidant avec beaucoup de poigne, maître Michel Konitz pointe du doigt l’avocat général : « Je n’ai pas obtenu de réponse », répète-t-il au sujet des diverses charges censées peser sur les accusés. Quant à son client, Adama Kamara : «  On ne lui laisse aucune chance, car tant qu’il n’aura pas prouvé de façon certaine qu’il n’est pas coupable il sera là dans ce box. » Les accusés n’étaient pas présumés innocents, mais coupables.

« Personne n’est capable de dire qui aurait tiré contre qui, à quel endroit et quand. Pour éviter de devoir se poser ces questions, on nous emballe tout en nous disant que c’est normal, il y a la loi du silence, il y a la peur et – argument suprême – il y a la bande organisée. C’est vachement pratique, la bande organisée, car ça permet, justement, de ne pas se poser de questions. Il y a eu deux soirs d’émeutes, des tirs, c’est indéniable, et tout ça c’est une seule scène de crime. Alors si vous pensez que l’un ou l’autre est impliqué, voilà. Il est coupable et il encourt vingt ans, quinze ans, ou sept ans », réagit Julien Pignon, un avocat stagiaire, qui mène sa première plaidoirie.

En dépit des dénégations de l’avocate générale, les avocats de la défense et les familles sont persuadés qu’on a organisé le «  procès de la banlieue ». Côté policier, on exprime sa satisfaction. Maître Liénart, avocat des parties civiles, exulte : « Les victimes avaient peur de ne pas être reconnues dans leur qualité de victimes et de voir leurs agresseurs ressortir avec le sourire. Ça aurait été très très pénible. » Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, y voit « un signal fort adressé aux délinquants. » Quant à Ludovic Collignon, du syndicat de policiers Alliance, il en résume la substance : « Ces peines ont un sens symbolique. Elles permettent de redonner confiance à nos collègues ». Peu importe le prix payé par des accusés auxquels le doute n’aura pas bénéficié.

Vengeance de la police

Eric Hazan, qui avait signé avec d’autres intellectuels une tribune de soutien aux inculpés dans Libération le jour de l’ouverture du procès [5], nous livre son analyse : « L’appareil répressif n’avait pas subi une défaite provisoire depuis très longtemps. Ce qui s’est passé à ce procès finalement c’est une vengeance. Ceux qui avaient assassiné Pierre Goldman avaient signé leur meurtre "Honneur de la police", et je pense que ce procès pourrait être signé "Vengeance de la police". C’est un procès qui a été mené à charge d’un bout à l’autre. Ces jeunes gens ont été condamnés à des peines de prison extrêmement dures en l’absence de preuves. D’ailleurs le verdict a été rendu à la sauvette. Qu’un procès d’assises ait un verdict qui tombe dans la nuit du dimanche, c’est une première. On n’a jamais vu ça. C’est vraiment une manière de faire en sorte que personne n’en parle. A cet égard c’est bien joué : plus personne n’en parle. Et c’est très grave que plus personne ne parle d’un déni de justice aussi évident. C’est un scandale, même si ce n’est pas étonnant. » Et désormais, chaque citoyen est prévenu : il peut se retrouver en prison sur simple dénonciation anonyme.

Pendant ce temps-là, à Villiers-le-Bel, où le taux de chômage frôle les 20%, les conversations des habitants dépités ne tournent qu’autour du verdict et de la présence policière. La ville est en effet quadrillée par des dizaines de cars de CRS, afin d’empêcher une nouvelle explosion de colère.

Ornella Guyet.

Notes

[1] « Chronique d’un lynchage annoncé », par Pierre Tévanian, 25 juin 2010, Les mots sont importants.

[2] Paru en 2009 aux éditions La Découverte.

[3] « Le témoignage anonyme rémunéré est une dérive », par Matthieu Bonduelle (porte-parole du Syndicat de la magistrature), Le Monde, 5 juillet 2010.

[4] Des extraits des dialogues qui ont eu lieu ce jour-là ont été publiés sur le site du collectif « Les mots sont importants » : « Les mots de Pontoise », par Pierre Tévanian, 5 juillet 2010.

[5] « Pour les cinq de Villiers-le-Bel » par un collectif de soutien, Libération, 25 juin 2010.

En savoir plus

A lire également sur le Net : « Les raisons d’une colère », par Laurent Bonelli, Le Monde diplomatique, décembre 2005. Ce texte qui analyse les raisons de la révolte des banlieues de 2005 et ses suites pourrait sans problème s’appliquer à Villiers-le-Bel, et il conserve encore aujourd’hui toute son actualité.

A écouter, sur « Sons en lutte », plusieurs émissions consacrées au procès par l’équipe de « L’actualité des luttes » sur Fréquence Paris Plurielle, sans l’aide de qui ce reportage n’aurait pas été possible.

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 18:44

Vu sur http://aafparis.over-blog.com/article-il-sauve-la-vie-d-un-rom-20-ans-de-prison-51841114.html

Lundi 7 juin 2010  

En Bulgarie, la justice a condamné un jeune « d’origine étrangère » pour le meurtre d’un étudiant bien sous tout rapport. Fait divers médiatique : 20 ans de prison pour le jeune en question, l’Australien Jock Palfreeman. Mais derrière la version officielle, une autre vérité se profile, moins favorable à la justice bulgare. Où l’on apprend qu’il ne vaut mieux pas venir en aide à des Roms victimes d’une agression raciste au sein de l’Union européenne. 
 

 

Jock Palfreeman est un jeune Australien de 23 ans installé depuis quelques mois en Bulgarie. Le soir du 28 décembre 2007, il est témoin de l’agression de deux Roms par une quinzaine de jeunes, au centre de Sofia, près de la station Serdika. Selon les observateurs, les jeunes hurlaient les slogans racistes des supporters du club de foot de la capitale (le « Levski »), tristement célèbres pour leurs actions violentes.

Sans trop réfléchir, Jock court s’interposer, un couteau à la main, entre les voyous et l’un des deux Roms qui gît au sol, inconscient. Les hooligans reculent de quelques dizaines de mètres, puis contre-attaquent avec des pierres et des blocs de bétons. Quand les policiers interviennent, Jock est à moitié inconscient. L’un des agresseurs, Anton Zahariev, 19 ans, est blessé tandis qu’un corps sans vie est étendu sur le bitume : celui d’Andreï Monov, étudiant de 20 ans. Les Roms ont entretemps disparu, peu désireux de passer des mains des hooligans à celles d’une police dont le racisme n’a rien à envier aux fans du « Levski ». La plupart des médias bulgares se déchaînent immédiatement contre cet « étranger », assassin d’un enfant du pays, et dont la famille est honorablement connue. Le 7 décembre 2009, Jock Palfreeman est condamné à 20 ans de prison. L’histoire aurait pu s’arrêter là…

Des témoins écartés

Le père de Jock, qui s’est personnellement déplacé d’Australie pour soutenir la défense de son fils, a mené sa propre enquête et pointé de nombreuses anomalies. Le contexte de la rixe – l’attaque d’un groupe contre deux Roms avant l’intervention du jeune Australien – a été totalement ignorée lors du procès. Plusieurs versions contradictoires de témoins n’ont pas été entendues. La plupart n’a d’ailleurs même pas été interrogés lors de l’instruction, notamment les amis de Jock qui se sont spontanément présentés et ont laissé leurs adresses…

Les témoins convoqués à l’audience étaient l’un des hooligans reconnaissant l’assaut sur Palfreeman, le portier d’un hôtel proche et les policiers arrivés sur place qui ont procédé aux premiers interrogatoires. Les versions ont radicalement changé entre l’instruction et le procès, donnant au final des témoignages confus, tronqués et inutilisables pour la défense, niant même la présence des Roms et à plus forte raison l’agression sur ces derniers. Le hooligan blessé lui-même est passé du statut de témoin à celui de plaignant, alors même qu’il faisait partie des agresseurs...

Une vidéo malencontreusement effacée

Autre malencontreuse coïncidence : une caméra de vidéo-surveillance a par chance enregistré l’intégralité de la scène, l’agression sur les Roms, puis la contre attaque sur Jock Palfreeman quelques dizaines de mètres plus loin. Mais quand un policier inconnu vient visionner la bande dès le lendemain, un court-circuit « accidentel » détruit l’enregistrement. « Aucune importance », estime le procureur, Parvoleta Nikova, qui considère que, de toute façon, « on n’aurait rien vu sur le film » ! Curieuse magistrate qui, outre le déni de l’attaque sur les Roms et le refus de faire paraître les témoins de la défense, écarte les conclusions du rapport psychiatrique qui démontre que l’Australien n’a rien d’un violent psychopathe et qu’il est plutôt guidé par les idées de justice sociale. Lors du procès, elle le décrit comme un dangereux hooligan. Prodigieux retournement des faits !

C’est cette vision que la plupart des médias reprennent largement, insistant sur le statut de victime du jeune Andreï Monov. Le climat nationaliste qui règne dans le pays n’aide certes pas à rendre une justice vraiment sereine. Lors du procès de Jock, le fait que la victime, Andreï Monov soit reconnue comme un adepte du slogan « la Bulgarie aux Bulgares » (ajoutez : sans les Roms ni les Juifs) n’a eu aucune influence sur la cour. Au contraire : Jock Palfreeman est perçu comme un « antifasciste excité » s’étant attaqué à dessein à des jeunes ne partageant pas son point de vue. Précisons que l’antifascisme est assez mal vu dans ce pays où la lutte antifasciste a longtemps été l’alibi du pouvoir et de l’idéologie totalitaire en place. Quant à défendre des Roms, une minorité ouvertement méprisée par la majorité de la population, cela ne plaide pas en faveur de l’accusé. De leurs côtés, les Roms se sont discrètement intéressés à l’affaire, comme en ont témoigné diverses interventions sur les forums Internet de la communauté.

« La Bulgarie aux Bulgares »

Jock Palfreeman victime expiatoire des dysfonctionnements du système judiciaire bulgare ? Il n’y a pas eu de dérapage de la justice. Tout a été fait pour qu’il n’y ait aucune justice possible. Car Andreï Monov était le fils du célèbre psychologue Hristo Monov, actuellement ministre adjoint de la Santé. Reconnu comme expert par les services de police, il reste un personnage influent dans les milieux politiques. La fameuse caméra au contenu effacé se trouvait d’ailleurs placée sur un bâtiment… du ministère de la Santé !

En photo : Des supporters du club Levski.  

Avant même le début du procès, le père de Jock a déclaré dans un reportage de la chaîne australienne ABC ne pas avoir grande confiance dans la justice bulgare. On le comprend : la Bulgarie, qui a intégré l’Union Européenne le 1er janvier 2007, est connue pour le très haut niveau de corruption de son système judiciaire, comparable, selon le Baromètre mondial de la corruption 2009 de l’organisation Transparency International, à celui de pays comme le Cambodge, la Géorgie et la Mongolie.

Placé en isolement pour avoir fait appel

Histoire d’aggraver les choses, Jock Palfreeman est placé depuis le 19 février dernier en isolement total. Cela signifie qu’il n’a plus aucun contact avec les autres prisonniers, ni accès à des livres, à la radio, la télévision, encore moins la possibilité de suivre des études. Il a seulement droit à 1 h 30 de sortie quotidienne, seul, dans la cour. Cette situation est la conséquence d’une loi entrée en vigueur en juin 2009, que l’on croirait presque spécialement dirigée contre lui : tout prisonnier étranger condamné à une peine de prison de plus de 15 ans doit rester en isolement jusqu’à la fin de ses recours. Or, Jock Palfreeman a fait appel de la décision de la Cour. Le processus peut encore prendre au moins deux ans. Quel meilleur moyen de dissuader le plaignant de faire valoir ses droits ? Il est pour l’instant le seul prisonnier en Bulgarie dans ce cas, ce qui va bien évidemment à l’encontre des termes et dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme. 
 

C’est peut-être, pour les soutiens du jeune Australien, une chance à saisir. S’il est avéré que justice ne peut être rendue dans un cadre national, il est possible d’en appeler à la Cour européenne des Droits de l’Homme sans attendre la fin des recours au niveau national. Ce serait aussi l’occasion de rendre visible une affaire qui n’est sortie de Bulgarie que pour être médiatisée en Australie, pays qui n’a pas de grands moyens d’actions diplomatiques à plusieurs milliers de kilomètres de ses frontières.

L’Union européenne n’a pas bougé le petit doigt pour un cas qui ne concerne pas l’un de ses ressortissants. Le père de Jock a lui-même préféré jouer sur la discrétion pour ne pas enflammer, plus que nécessaire, les esprits prompts au chauvinisme. Une stratégie qui n’a manifestement plus lieu d’être. D’ores et déjà, la Conférence UNITED against racism qui s’est déroulée mi-mai à Budapest, rassemblant des ONG antiracistes, des groupes antifascistes et des associations de migrants, de Roms et de défense des Droits de l’Homme de 33 pays européens, a permis la popularisation du cas Palfreeman. Une première salve contre l’iniquité qui devrait en annoncer d’autres.

Éric Simon

www.bastamag.net/article1064.html

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 15:14
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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 23:04

http://www.lemonde.fr/international/article/2010/05/11/l-ecologiste-chinois-wu-lihong-raconte-ses-conditions-de-detention_1349367_3210.html

 

Arrêté en avril 2007 pour avoir dénoncé la pollution du lac Taihu, dans le Jiangsu, l'écologiste chinois Wu Lihong a choisi de témoigner sur ses conditions de détention dans la prison de Dingshan, à Yishing, dans la province du Jiangsu.

   

Les conditions de détention

Il est extrêmement difficile pour de moi de me remettre de ma détention, surtout psychologiquement. Pendant trois ans, j'ai été confiné dans une pièce sans fenêtre de seulement 20 m2, où il était strictement interdit de me parler. Si des prisonniers osaient me parler, ils étaient punis de dix claques dans le visage et une déduction de point, ce qui équivaut à un délai supplémentaire de trois jours à compter de la date de sortie d'origine. Je n'étais pas autorisé à me déplacer là où d'autres prisonniers le pouvaient.

Deux caméras étaient installées sur le mur, j'étais donc surveillé de près par cinq ou six prisonniers. Ces "gardiens" étaient principalement des anciens chefs corrompus du Bureau de sécurité publique, ou du système judiciaire. Certains d'entre eux, qui avaient pu lire mon verdict, étaient d'ailleurs convaincus que ces comptes-rendus écrits étaient fabriqués de toute pièce.

En prison, j'ai été placé sous la procédure dite de yanguan ("contrôle disciplinaire"). Je n'aurais pas dû être affecté à cette prison de ma localité, puisque j'y avais été en détention provisoire, mais ils ont quand même décidé de m'y garder, afin de pouvoir me contrôler. Ils disaient que c'était approuvé par le gouvernement.

En prison, on m'a dit de me comporter de telle manière que je puisse être libéré un an et demi plus tôt. Mais en réalité cela ne s'est pas produit, puisque je n'ai pas cédé à leurs demandes en admettant toutes mes fautes et en baissant la tête. J'avais été condamné à trois ans de prison, et je n'ai obtenu aucune remise de peine jusqu'à la fin. Cependant, presque tous mes codétenus ont obtenu des remises plus ou moins importantes. Je suis le seul cas particulier, apparemment.

 

Le "contrôle disciplinaire" (yanguan)

J'ai été placé sous la procédure de yanguan ("contrôle disciplinaire"), qui est illégale, du 12 novembre 2007 à fin mars 2010. Voici les divers choses que l'on vous impose :

- Courir en cercles sous le soleil jusqu'à l'usure. Lorsque vous êtes à bout, deux personnes vous soutiennent et vous forcent à continuer.

- Manger tous ses repas en moins d'une minute et demie. Les bols placés à même le sol, on doit crier "1, 2, 3", puis approcher. Vous êtes autorisés à manger autant que vous pouvez en une minute et demie. Tout en mangeant, vous êtes parfois obligés de chanter. Ainsi, tous ceux placés sous "contrôle disciplinaire" sont voués à mourir de faim.

- Pour aller aux toilettes ou boire de l'eau, il faut le faire savoir et obtenir la permission de le faire.

- Il est interdit de lire des livres ou des journaux. Vous n'êtes pas autorisés à avoir un stylo ou un papier avec vous à tout moment.

La violence verbale est permanente. Les matons me disaient : "Ce n'est pas nous qui allons te faire du mal. Mais on peut demander à n'importe quel détenu de le faire." Ils récompenseront ensuite ce même détenu avec une remise de peine. Dans mon cas, ils ont demandé à un prisonnier particulier de me frapper, un jeune criminel violent du Nord-Est de la Chine.

Il a par la suite obtenu une libération conditionnelle, ce qui est encore contraire à la loi, dans laquelle un criminel violent ne peut jamais obtenir de libération conditionnelle, encore moins sans permission du lieu où il a été jugé, c'est-à-dire dans son cas, le Nord-Est de la Chine.

 

Les relations sociales restreintes

Le 5 ou 6 novembre 2007, le personnel pénitentiaire a proposé de négocier avec les membres de ma famille pour une libération conditionnelle, en contrepartie d'un versement d'argent. Ma famille a refusé.

Plus tard, ils ont senti que mon cas était beaucoup plus compliqué, ils n'ont jamais plus fait ce genre de proposition. Concernant les autres détenus, d'après ce que j'ai entendu, la plupart des familles versent dans les 20 000 à 30 000 yuans (2 000 à 3 000 euros) pour obtenir une remise de peine.

Il y avait environ 5 000 prisonniers là où j'étais détenu, et aucun d'entre eux n'était censé échanger ne serait-ce qu'une phrase avec moi. Comme je le disais, deux caméras étaient installées pour me surveiller.

Contrairement à d'autres détenus je n'ai pas eu droit à des visites d'amis ou de camarades de classe entre 2007 et 2010. Je n'ai pas été autorisé à passer d'appels téléphoniques. Cependant, juste avant la date de sortie on m'a accordé un appel, donc j'ai finalement pu le faire une fois.

Les visites des membres de ma famille se déroulaient ainsi :

1) Deux employés doivent enregistrer notre conversation, par écrit et sur cassette.

2) La discussion doit se dérouler seulement en mandarin – aucun dialecte n'est autorisé !

3) En hiver 2008 (peut-être lors de la Fête du Printemps), alors qu'il neigeait beaucoup, ma famille s'est rendue à la prison pour me rendre visite. Ma femme a seulement eu le temps de me dire une phrase (moi, une ou deux), puis le téléphone a été coupé. C'est tout. Ainsi, la visite de trente minutes a duré seulement une ou deux minutes. En réalité ce scénario se produisait très souvent.

La souffrance physique

J'ai été plus chanceux que certains, qui ont dû subir des coups de matraques électriques (un coup au moins, parfois quatre), des gaz irritant ou le "banc du tigre". Si un membre du personnel pénitentiaire nous parle, nous devons nous accroupir, en flagrante violation avec les lois de la RPC. Il n'y a aucune dignité du prisonnier.

 La confession forcée

Lors de ma détention par le Bureau de la sécurité publique en avril 2007 [après son arrestation], j'ai été emmené dans une pièce spécialement conçue pour la torture et les soi-disants aveux. C'est une chambre avec des parois en caoutchouc pour empêcher que le détenu se suicide.

 J'y ai été menacé avec les arguments suivants : "On va simplement mettre quelques kilos d'héroïne à ton domicile, et tu seras condamné" ; "On a des injections spéciales. Tu meurs, et le diagnostic est celui d'une hémorragie cérébrale. Tu veux essayer ?"

Autres détails de la condamnation forcée :

1) des gardes-à-vue de douze heures

2) j'ai été menacé avec des aiguilles

3) j'ai été fouetté avec des bâtons souples (la chemise était couverte de sang, mais chaque fois que je voulais la montrer au tribunal, on me l'a refusé)

4) j'ai été brûlé aux mains par des cigarettes allumées

5) j'ai reçu des coups de pieds au ventre…

Le procès

Quand j'ai voulu protester, on m'a dit que tout ce que le Bureau de la sécurité publique avait fait était licite. Ils peuvent faire appel à de faux témoins, et avoir de fausses preuves autant qu'ils veulent. La Cour a tenu un procès à huis clos: deux cent places étaient disponibles mais mes parents ont été interdits de séance. Le procès a duré jusqu'à 21 heures. On s'était "occupé" de mon micro et celui de mon avocat durant tout le procès : ils étaient coupés.

Nous avons exigé la présence du procureur pour un contre-interrogatoire, mais personne ne s'est présenté.

 

Propos recueillis par Brice Pedroletti (traduction : Marine Campagne)

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